Un tunnel de 6 à 10 G$ d’ici 10 ans
Des travaux préparatoires débuteront en 2022, mais le tunnelier commencera à creuser seulement en 2027
En incluant une réserve pour les imprévus, la construction d’un tunnel entre Québec et Lévis devrait coûter de 6 à 10 milliards, estime le gouvernement caquiste, qui veut devancer la coupe du ruban prévue dans dix ans.
Si tout se déroule sans anicroche, les contribuables pourraient s’en tirer, au mieux, avec une facture de 6 à 7 milliards $, révèle la vision du « Réseau express de la Capitale » dévoilée hier par le premier ministre François Legault.
Devant encore beaucoup d’incertitude, des frais de contingence, qui représentent de 10 à 35 % des coûts de réalisation du projet, ont été inclus au montage financier.
Le chef caquiste espère cependant peser sur l’accélérateur pour limiter les coûts d’emprunt.
« Je trouve ça très long, 10 ans [pour construire le tunnel]. On va travailler à réduire ça », a soutenu M. Legault.
Selon l’échéancier actuel, il faudra attendre jusqu’en 2027 avant que le tunnelier commence à creuser en direction nord, et jusqu’en 2031 avant de compléter l’ouvrage.
Pour remplir sa promesse électorale, le gouvernement prévoit réaliser une première pelletée de terre à l’automne 2022, du côté de Lévis, pour marquer le lancement des travaux préparatoires dans le secteur Mgr Bourget.
DE 10 À 15 MINUTES
C’est de cet endroit, à moins d’un kilomètre de l’autoroute 20, qu’il sera possible d’accéder au troisième lien, qui descendra sous le niveau du fleuve pour rejoindre Québec en 10 ou 15 minutes, dans le secteur Expocité. Le tunnel débouchera sur l’autoroute Laurentienne, à l’angle du boulevard Wilfrid-hamel, près du Centre Vidéotron.
En direction nord, les automobilistes auront la possibilité d’emprunter une sortie du tunnel reliée à l’autoroute Dufferin-montmorency, dans le secteur de l’îlot Fleurie et du boulevard Charest.
Le tube du tunnel comprendra deux étages : celui du haut, qui mènera vers Québec, et celui du bas, vers Lévis. On trouvera, à chaque étage, deux voies pour la circulation automobile et une troisième réservée à des autobus électriques qui feront la navette entre les deux rives.
Les usagers du transport collectif pourront entrer dans le tunnel et en sortir au niveau de la colline Parlementaire et du jardin Jean-paulL’allier, dans le quartier Saint-roch.
Ces deux stations souterraines permettront également un transfert vers le tramway. Un stationnement incitatif sera aménagé sur la Rive-sud afin d’encourager les automobilistes à privilégier le transport collectif.
UN LIEN « ABSOLUMENT NÉCESSAIRE »
Selon les données présentées aux journalistes, Québec s’attend à ce que de 50 000 à 55 000 véhicules empruntent quotidiennement le tunnel lorsqu’il sera mis en service. « C’est un lien qui est nécessaire pour Québec, pour Lévis et pour tout l’est du Québec », a insisté le premier ministre.
Selon une source gouvernementale, il faut s’attendre à une hausse de la congestion d’environ 8 % d’ici 2036 sur les ponts de Québec et Pierre-laporte, qui sont situés côte à côte. Avec la mise en service du tunnel, les projections permettraient de croire à une diminution de la congestion de l’ordre de 15 % sur les deux ponts.