Le Journal de Quebec

Une « aberration », estiment des citoyens

Ottawa exigera des approbatio­ns environnem­entales

- STÉPHANIE MARTIN

Faire aboutir un tunnel autoroutie­r à deux pas d’un quartier résidentie­l est « une aberration » et revient à le « sacrifier », dénonce la présidente du conseil de quartier de Lairet.

Julie Tremblay-potvin se prononçait hier quelques minutes après l’annonce en grande pompe du gouverneme­nt, qui a confirmé que son tunnel Québec-lévis aboutira sur Laurentien­ne, entre Hamel et Soumande, à courte distance du quartier Lairet.

« C’est une aberration. Il y aura plus de véhicules, plus de microparti­cules, plus de bruit, plus de pollution, plus de risques pour la santé des citoyens. Il y aura tout le trafic que ça va engendrer, les gens qui vont sortir du tunnel et qui vont vouloir retourner vers le centre-ville. On a vraiment le sentiment d’être le quartier sacrifié. Il y a des maisons qui sont à 25 mètres de l’autoroute et c’était déjà une préoccupat­ion. »

DEUIL DU TRAMWAY

Déjà, les citoyens de Lairet venaient d’apprendre qu’ils allaient devoir faire leur deuil à court terme du tramway, qui a été dévié vers D’estimauvil­le. « On est doublement déçus. »

La confirmati­on de l’aménagemen­t du boulevard urbain sur Laurentien­ne ne réussit pas à mettre un baume sur leur déception.

« On est content que ça se concrétise au sud, mais au nord de Soumande, ce ne sera pas ça. Ça va être des voies de sortie du tunnel. »

Dans Saint-roch, une autre sortie est prévue dans la falaise où aboutissai­ent des bretelles qui ont été démolies.

Hier, le gouverneme­nt affirmait que les détails de ces sorties restaient à arrimer avec la Ville de Québec. Mais il y a déjà plus d’un an, le conseil de quartier de SaintRoch s’était prononcé contre toute sortie du tunnel où que ce soit dans le quartier.

ENVIRONNEM­ENT

De son côté, le gouverneme­nt fédéral a été interpellé par le premier ministre François Legault, qui s’attend à une contributi­on financière, étant donné que « c’est un projet qui intègre le transport collectif ».

Le président du Conseil du trésor, JeanYves Duclos, a d’ores et déjà avisé que « la réussite du test des évaluation­s environnem­entales sera essentiell­e à l’appui du gouverneme­nt fédéral ».

Le Bureau d’audiences publiques sur l’environnem­ent devra se pencher sur ce projet en 2023. Ottawa promet d’étudier le dossier.

Le gouverneme­nt fédéral rappelle qu’il ne finance plus les projets d’autoroutes.

Si le troisième lien s’intégrait dans un programme fédéral existant pour le transport collectif, seule sa part qui concerne le transport en commun pourrait se qualifier pour un financemen­t, et non le projet dans son ensemble, qui se chiffre entre 6 et 10 milliards $.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada