Une « aberration », estiment des citoyens
Ottawa exigera des approbations environnementales
Faire aboutir un tunnel autoroutier à deux pas d’un quartier résidentiel est « une aberration » et revient à le « sacrifier », dénonce la présidente du conseil de quartier de Lairet.
Julie Tremblay-potvin se prononçait hier quelques minutes après l’annonce en grande pompe du gouvernement, qui a confirmé que son tunnel Québec-lévis aboutira sur Laurentienne, entre Hamel et Soumande, à courte distance du quartier Lairet.
« C’est une aberration. Il y aura plus de véhicules, plus de microparticules, plus de bruit, plus de pollution, plus de risques pour la santé des citoyens. Il y aura tout le trafic que ça va engendrer, les gens qui vont sortir du tunnel et qui vont vouloir retourner vers le centre-ville. On a vraiment le sentiment d’être le quartier sacrifié. Il y a des maisons qui sont à 25 mètres de l’autoroute et c’était déjà une préoccupation. »
DEUIL DU TRAMWAY
Déjà, les citoyens de Lairet venaient d’apprendre qu’ils allaient devoir faire leur deuil à court terme du tramway, qui a été dévié vers D’estimauville. « On est doublement déçus. »
La confirmation de l’aménagement du boulevard urbain sur Laurentienne ne réussit pas à mettre un baume sur leur déception.
« On est content que ça se concrétise au sud, mais au nord de Soumande, ce ne sera pas ça. Ça va être des voies de sortie du tunnel. »
Dans Saint-roch, une autre sortie est prévue dans la falaise où aboutissaient des bretelles qui ont été démolies.
Hier, le gouvernement affirmait que les détails de ces sorties restaient à arrimer avec la Ville de Québec. Mais il y a déjà plus d’un an, le conseil de quartier de SaintRoch s’était prononcé contre toute sortie du tunnel où que ce soit dans le quartier.
ENVIRONNEMENT
De son côté, le gouvernement fédéral a été interpellé par le premier ministre François Legault, qui s’attend à une contribution financière, étant donné que « c’est un projet qui intègre le transport collectif ».
Le président du Conseil du trésor, JeanYves Duclos, a d’ores et déjà avisé que « la réussite du test des évaluations environnementales sera essentielle à l’appui du gouvernement fédéral ».
Le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement devra se pencher sur ce projet en 2023. Ottawa promet d’étudier le dossier.
Le gouvernement fédéral rappelle qu’il ne finance plus les projets d’autoroutes.
Si le troisième lien s’intégrait dans un programme fédéral existant pour le transport collectif, seule sa part qui concerne le transport en commun pourrait se qualifier pour un financement, et non le projet dans son ensemble, qui se chiffre entre 6 et 10 milliards $.