Cinq ans sous l’emprise d’un présumé proxénète
Pendant cinq ans, un résident de la région de Montréal aurait forcé une jeune femme à se prostituer et l’aurait traînée de ville en ville avec un seul et même objectif : faire toujours plus d’argent.
Hier, au premier jour du procès d’erickson Angibeau, accusé de traite de personnes, proxénétisme, voies de fait et menace, Chantale – prénom fictif – est venue raconter le tourbillon infernal dans lequel elle a été plongée après l’avoir connu sur un site de rencontres.
À l’époque, Chantale était tombée amoureuse d’angibeau, qui était « gentil et attentionné » avec elle.
« J’allais souvent chez lui, ce qui a entraîné plusieurs retards à mon travail, que j’ai finalement perdu », a témoigné la femme aujourd’hui âgée de 34 ans.
Comme elle « avait besoin de sous », l’idée a germé, chez le nouveau couple, qu’elle pourrait faire « des massages érotiques ». Rapidement, Angibeau a pris le contrôle de la business, et si elle s’occupait des clients, lui, il gérait de façon très serrée l’argent. Comme les massages « n’étaient pas assez payants », la femme dit s’être livrée à la prostitution.
« Une journée, je pouvais faire 4-5-6 clients… Une autre journée, ça pouvait être moins, c’était variable… Mais quand Angibeau était là, c’était tous les jours », a-t-elle mentionné lorsque questionnée par la poursuivante, Me Valérie Lahaie.
DÉPENDANCE ET VIOLENCE
Des clients, elle dit en avoir vu à Québec, à Saint-georges, à Rimouski, à Chicoutimi, à Rivière-du-loup, à Matane, au Saguenay, au Nouveau-brunswick, à Vancouver et à Ottawa.
« De plus en plus, je dépendais de lui. Pour moi, j’étais sa blonde. Lui, c’était mon chum, donc, c’était mon devoir de le faire. Et c’est la seule issue que je voyais », a-t-elle ajouté.
Après l’emprise psychologique, les coups ont commencé à pleuvoir et les menaces s’y sont ajoutées.
Le procès se poursuit aujourd’hui.