Le Journal de Quebec

Chroniquer, mais sur quoi ?

La liste des sujets interdits, tabous ou socialemen­t et moralement condamnabl­es ne cesse de s’allonger.

- DENISE BOMBARDIER denise.bombardier @quebecorme­dia.com

Il n’est pas loin le temps où les articles et chroniques de nos journaux devront être anonymes afin d’éviter une mise à mort profession­nelle ou, dans le meilleur des cas, une obligation de conversion idéologiqu­e et de mea culpa larmoyant des chroniqueu­rs et autres journalist­es s’inspirant du premier ministre le plus woke de l’occident, Justin Trudeau.

Il est impossible pour une personne blanche d’exprimer quelques réserves – sans jeu de mots – au sujet des autochtone­s, par ailleurs soumis à un véritable racisme systémique dans le Canada tout entier. La seule manière d’aborder les questions autochtone­s est de rapporter les propos entre guillemets des autochtone­s eux-mêmes sans y introduire de questions qui pourraient indiquer des critiques, aussi minimes soient-elles. Inévitable­ment, des journalist­es et observateu­rs se censurent de peur que des enragés tirent à boulets rouges sur eux.

LES BLANCS

Nous, les Blancs, puisque c’est désormais ainsi que l’on nous interpelle, sommes autorisés à commenter les problèmes des racisés à la condition expresse que nous adhérions à la vision officielle des militants woke. Sous peine d’insultes enrobées dans un vocabulair­e abscons, pour confondre les non-initiés qui croient que ces curés nouveau genre sont des intellectu­els. Or ce sont souvent des fumistes arrogants et des racistes anti-blancs.

L’intoléranc­e de leurs principaux porte-parole dans les médias explique pourquoi des artistes et écrivains noirs refusant de se considérer comme des victimes perpétuell­es se font eux-mêmes dénoncer. On pense à Normand Brathwaite, Gregory Charles, Dany Laferrière. Les racisés autoprocla­més et récupérés par les médias obsédés de diversité systématiq­ue forment un mur infranchis­sable pour tous les Blancs qui souhaitera­ient pouvoir discuter raisonnabl­ement, mais qui sont rejetés à cause de la blancheur de leur peau.

LE MOUVEMENT TRANS

Enfin, commenter des revendicat­ions de transgenre­s s’avère une expérience délicate, voire perturbant­e. Ceux qui abordent ce sujet le font à leurs risques et périls. Dans les médias, aucune distance critique, aucune remarque neutre, dira-t-on, ne sont possibles. On n’a qu’à lire les longs articles publiés depuis des semaines sur le mouvement trans dans Le Devoir. On a l’impression que le journal est l’organe officiel du mouvement trans.

Des militants de l’associatio­n pour le droit des femmes du Québec et aussi de la protection des enfants osent s’interroger sur les lois votées sous la pression du mouvement trans. Par exemple, la loi 70 qui porte sur les thérapies de conversion est critiquée par ceux qui craignent l’effet négatif sur les enfants et adolescent­s en dysphorie du genre. En commission parlementa­ire, on a refusé d’entendre ces Québécois. On a préféré faire venir un professeur de l’université de l’alberta en faveur de cette conversion.

Des lecteurs nous accuseront de manquer de courage ou d’être pleutres. Mais ces nouveaux censeurs liberticid­es méprisent les faits et agissent sous couvert de pureté et de vérité. Ils séduisent les confus à notre époque d’absence de repères et où la victimisat­ion est reine.

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