Fallait-il décapiter l’opération vaccination ?
Depuis vendredi, toute la classe politique marche sur des oeufs.
Le major-général Dany Fortin, chef d’orchestre de l’approvisionnement en vaccins contre la COVID au pays, a soudainement quitté ses fonctions.
Il est « sous enquête ». Voilà. Fin de la discussion.
Il aura fallu le travail de plusieurs médias pour apprendre qu’il faisait face à des allégations de nature sexuelle. Puis le réseau CTV a révélé dimanche que les allégations remonteraient à 1989, alors que Dany Fortin était étudiant au Collège militaire royal de Saint-jean.
Il se serait exhibé devant une femme. Dans quelles circonstances ? Jusqu’où est allé l’incident ? L’histoire ne le dit pas.
Mais elle suffit certainement à relancer une réflexion déjà lancée dans la tourmente du mouvement #Moiaussi.
Est-ce que toutes les inconduites se valent ?
ZONES GRISES
Lorsqu’il s’agit d’inconduites sexuelles, y a-t-il une différence entre un comportement inapproprié à l’université et lorsque quelqu’un est en position d’autorité ?
Un aspirant officier, dont les supérieurs maîtrisent l’art de fermer les yeux, doit-il subir la même peine trente ans plus tard qu’un haut gradé qui contrôle la carrière de ses présumées victimes ?
Combien de hauts gradés traînent des squelettes dans le placard ?
Je ne prétends pas avoir la réponse à ces questions.
Elles dépassent certainement le cas du major-général Dany Fortin. Il en va, ici, de la carrière d’un homme, des efforts des Forces armées pour vérifier le passé de leurs hauts gradés et surtout de leur crédibilité dans le traitement des plaintes.
Quoi qu’en disent les militantes féministes, le débat est loin d’être simple.
Or par leur silence, les Forces armées tentent avant tout de redorer leur image ternie par des années de laisser-faire.
Non seulement elles contreviennent à leur devoir d’imputabilité dans la lutte contre la COVID, elles mettent en péril la confiance de tous les militaires, femmes et hommes.