Les Trois Accords se réinventent
Leur film musical Live dans le plaisir prend l’affiche vendredi
Plutôt que d’offrir à leurs fans un spectacle virtuel sur une plateforme quelconque comme tous les autres artistes le font, Les Trois Accords ont emprunté l’idée aux Cowboys Fringants de faire une captation artistiquement beaucoup plus étoffée et de la présenter au cinéma.
Le film-spectacle Live dans le plaisir prendra l’affiche vendredi dans les cinémas de la province. Ludique, éclaté et immersif, le long métrage musical a été réalisé par Louis-philippe Eno, lui-même d’ailleurs qui est derrière L’amérique pleure – le film.
Avant d’accepter de tourner ce spectacle aux studios Mel’s, Les Trois Accords ont eu plusieurs offres pour faire des spectacles virtuels, mais ils les ont toutes refusées, affirme le batteur Charles Dubreuil, lors d’une entrevue avec Le Journal en vidéoconférence.
« Avec le rendu qu’on voulait avoir avec notre projet, dit-il, ça n’aurait pas fonctionné dans un show virtuel avec la rentabilité. Ç’aurait été impossible de faire un truc aussi grandiose pour finalement vendre 2000 billets virtuels. On voulait aussi faire un truc qui s’inscrivait dans la pérennité ».
DÉJANTÉ
Le réalisateur Louis-philippe Eno nous plonge dans leur univers décalé et coloré avec un habillage visuel différent et complètement loufoque pour chaque chanson, projeté sur un écran incurvé de 50 pieds, ainsi qu’un immense écran au-dessus de la tête des musiciens.
Entre les chansons, on est témoin des coulisses et on entend des messages que l’équipe a laissés sur le répondeur du réalisateur, et qui font état des demandes folles du groupe et de leur équipe pour le film, sur un ton humoristique.
UN NOUVEAU SON
Pour ce film, Les Trois Accords ont pris le pari de musicalement réinventer 18 de leurs succès, avec l’aide du réputé réalisateur et producteur Gus Van Go. Un travail colossal, qui se compare presque à la création d’un nouvel album, note Charles Dubreuil.
« C’était un gros défi, dit-il. Même qu’on se disait que c’était plus dur que de faire un album. Ce sont des chansons qu’on a jouées des centaines de fois, et là, il faut qu’on les désapprenne. »
Sans avoir été dénaturés, les vieux succès des Trois Accords ont été retravaillés pour se rapprocher de la sonorité du dernier album, Beaucoup de plaisir, un opus entre autres très percussif. Parmi les exemples marquants, Grand champion rocke comme jamais et Je me touche dans le parc devient mélancolique.
« De la faire aussi doucement que ça, ça met un éclairage sur le texte, observe Simon Proulx. Un texte qui est assez mélancolique, mais qu’on ne voit pas comme ça habituellement parce que la chanson est très dansante. »
Le résultat est tellement réussi que les Trois Accords ont décidé de garder certaines nouvelles versions pour leur tournée de spectacles « live » cet été.
Eh oui, Les Trois Accords ont décidé d’intégrer, dans le film, la fameuse chanson Bactérie #1, qu’ils avaient demandé aux radios de faire cesser de jouer durant la pandémie.
« On a hésité. Mais dans une perspective de pérennité, on l’a jouée. Le but, c’est de capter une session live, et que ce soit en dehors du temps. Je pense que c’est une toune qu’on aime et dont on est fiers. »