Les hauts et les bas de Laurent Paquin
L’humoriste a récemment repris sa tournée Déplaire avec les mesures sanitaires
Après des mois de hauts et de bas, Laurent Paquin voit un peu d’espoir avec la vaccination qui bat son plein ces jours-ci. Le Journal s’est entretenu avec l’humoriste qui a dû patienter plus d’un an avant de reprendre en zone rouge sa tournée, Déplaire.
Comment ça va, ces jours-ci ?
« Ça va bien, avec des hauts et des bas. J’ai été vacciné il y a quelques jours. C’est comme si je faisais un pas vers la liberté. Je voyais les gens faire la file. Il y avait quelque chose de beau. J’avais l’impression de voir un geste de solidarité sociale. »
As-tu recommencé à faire des spectacles dans les derniers mois ?
« Oui, dès qu’on a pu le faire. En fait, j’ai même pu continuer de jouer dans certaines régions où c’était encore possible. J’ai fait deux spectacles dans la même journée à Terrebonne. Et à Saint-jean-sur-richelieu, ils nous ont demandé de diffuser aussi le spectacle sur le web. On trouve des façons de se démerder, c’est un mot que je préfère à “réinventer”. »
Cela faisait combien de temps que tu n’avais pas joué ton spectacle Déplaire au moment de remonter sur scène ?
« Je crois que je ne l’avais pas fait pendant 14 mois. Il ne me restait que quelques spectacles à faire de la tournée [avant que la pandémie ne frappe] et c’était important pour moi de reprendre les choses. Ça ne me tentait pas que la tournée se finisse en queue de poisson. »
Comment as-tu vécu le début de la pandémie, l’an dernier, avec les nombreux reports de spectacle ?
« Tout le monde au début pensait que ce serait plus temporaire que ça. Dans ma tête, c’était comme une pause forcée. J’avais vu ça très positivement. [...] Quand ils ont annoncé le deuxième confinement [à l’automne], ç’a été comme un coup de poing dans le ventre. Mais j’ai essayé de rester positif et de me protéger. »
Penses-tu que la pandémie aura un impact sur la façon dont les humoristes voient leur métier ?
« J’en ai aucune idée. Je pense que les humains apprennent rarement de leurs erreurs. Je ne sais pas à quel point on va changer. Ce qui est sûr, c’est que je vais devenir quelqu’un de prudent dans mes choix financiers. Haha ! On n’est pas à l’abri d’une période de repos forcé. C’est la pandémie qui a provoqué ça. »
Qu’arrive-t-il avec la tournée du spectacle à sketches On va tous mourir, que tu fais avec Simon Boudreault ?
« On a dû refaire un peu la mise en scène en fonction de la distanciation. Simon et moi, on a le droit d’être à moins d’un mètre pendant l’équivalent de 15 minutes [par jour]. C’est un drôle de calcul. Pour un sketch où on n’a pas le choix d’être collé, on a installé un plexiglas entre nous ! C’est un peu absurde. Mais ça n’a pas changé la réaction des gens. »
Le titre du spectacle et sa thématique sur la mort sont ironiques dans la situation que l’on vit avec la pandémie. Avez-vous pensé l’an dernier tirer pour de bon le rideau sur ce spectacle ?
« On s’est posé la question, mais ça n’a pas tellement été une inquiétude. Le pire qui aurait pu arriver, c’est que l’on doive reprendre la tournée dans un an ou deux. [...] C’est drôle parce qu’il y a des gens qui ne connaissaient pas le show et qui pensaient qu’on l’avait fait à cause de la pandémie. Mais non, ç’a été écrit bien avant ! »
Tu as annoncé il y a quelques jours la sortie pour cet automne d’un album musical sérieux. Pourquoi voulais-tu faire un tel projet ?
« C’est quelque chose que j’avais en tête depuis quelques années déjà. Je me disais qu’un jour, j’allais le faire. J’avais commencé à envoyer des chansons à Éric Desranleau. Au début de la pandémie, c’est lui qui m’a écrit pour me dire qu’il avait tout à coup bien des temps libres ! Ç’a été le dernier coup de pied au cul pour faire ce projet-là sérieusement. [...] C’est vraiment un trip égoïste. J’avais envie de le faire. Je ne me suis pas demandé : y a-t-il de la demande pour des chansons sérieuses de Laurent Paquin ? Parce que sinon, je ne l’aurais probablement pas fait (rires) ! »