Le Journal de Quebec

Rivaliser avec l’élite mondiale en mangeant végétarien

Tammara Thibeault brise les tabous alimentair­es depuis plus de trois ans

- RICHARD BOUTIN

La boxeuse Tammara Thibeault prouve qu’il est possible de rivaliser avec l’élite internatio­nale tout en misant sur une alimentati­on à 100 pour cent végétarien­ne.

Médaillée de bronze au mondial et d’argent aux Jeux panamérica­ins en 2019, Thibeault a longtemps été intéressée par le végétarism­e avant de faire le saut de façon définitive il y a un peu plus de trois ans.

«J’ai brisé le stéréotype qu’un athlète de haut niveau doit manger de la viande pour performer, affirme Thibeault, qui évolue dans la catégorie des 75 kg. C’est un mythe de croire que tu auras une baisse d’énergie si tu adoptes une alimentati­on végétarien­ne.»

« Au début, les nutritionn­istes de L’INS [Institut national du sport du Québec] n’étaient pas certaines, mais elles m’aident beaucoup en me suggérant des aliments riches en fer, de poursuivre la native de Saint-georges de Beauce qui a très rapidement déménagé à Halifax, où son père, Patrick, a rejoint les rangs des Huskies de Saint Mary’s, avec lesquels il a remporté la Coupe Vanier en 2001. Mes tests sanguins sont super, tout comme mes hormones. Ma décision ne m’a jamais nui dans mon sport. J’avais fait mes recherches avant de changer. »

CHANGEMENT COMPLET

Thibeault souligne avoir toujours été curieuse au sujet de son alimentati­on.

«Je me posais des questions sur la durabilité de l’environnem­ent reliée à la consommati­on de viande et je trouvais dégueulass­e l’agricultur­e de masse. Je ne voulais pas contribuer à ça. Les animaux sont parfois engraissés aux stéroïdes et je ne voulais pas ça dans mon corps. Je me suis dit que ça serait déjà quelque chose si je faisais ma part. »

«Après un premier essai qui n’a pas fonctionné, j’ai enlevé la viande complèteme­nt il y a trois ans et demi et ce fut terminé, d’ajouter celle qui a quitté la maison familiale de Shawinigan pour rejoindre le Centre national à Montréal en 2017. Ce fut tellement facile. J’y pensais depuis longtemps et ce ne fut pas une grosse affaire. Je l’ai fait pour moi-même et non pour le spectacle. Tous sont libres de leur choix, mais quelques repas par semaine font une différence.»

La nourriture a toujours occupé une grande place dans la vie de la boxeuse de 24 ans. «Ma palette de goût était très développée dès mon jeune âge. Mon petit frère mangeait du bleu à l’âge de 18 mois. De jeunes parents avec quatre enfants n’ont pas les moyens de s’offrir des restaurant­s trop chers. On se faisait un bon souper le samedi soir à la maison et on découvrait plein de choses. La cuisine a toujours été notre centre de réunion. Mes parents me supportent dans ma décision et ils sont très accommodan­ts. Parce que mon père aime trop son steak Wagyu, c’est impossible qu’il devienne végétarien.»

Discrète sur son choix, Thibeault l’a fait connaître dans les derniers jours après qu’elle fut devenue porte-parole de Shopvejii.com et de son entreprise soeur, Vejii Holdings Ltd, basée en Colombie-britanniqu­e. «Nous avons des valeurs similaires. Leur nourriture est accessible à tous et l’alimentati­on végétarien­ne a un impact sur l’environnem­ent.»

 ?? PHOTO D’ARCHIVES ?? Tammara Thibeault (en bleu) lors d’un combat chez les 75 kg à New Delhi en 2018. Elle affronte présenteme­nt des hommes à l’entraîneme­nt parce qu’il est difficile de dénicher des partenaire­s en raison des restrictio­ns sanitaires reliées à la pandémie.
PHOTO D’ARCHIVES Tammara Thibeault (en bleu) lors d’un combat chez les 75 kg à New Delhi en 2018. Elle affronte présenteme­nt des hommes à l’entraîneme­nt parce qu’il est difficile de dénicher des partenaire­s en raison des restrictio­ns sanitaires reliées à la pandémie.

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