Vers la fin du délestage à Québec
Le CHU planifie un retour graduel à la normale dans les blocs opératoires grâce la baisse du nombre de cas
Si la tendance est à l’optimisme dans la population face à la COVID-19, le milieu hospitalier lutte toujours âprement contre la maladie. Le CHU de Québec-université Laval entrevoit une embellie et espère bientôt reprendre à 90 % ses activités chirurgicales, mais lance un vibrant plaidoyer pour la vaccination.
Au pic de la deuxième vague du coronavirus, les salles d’opération des cinq hôpitaux du CHU de Québec-université Laval n’ont fonctionné qu’à 70 % de leur capacité. Environ 300 interventions chirurgicales et 6000 rendez-vous étaient annulés ou reportés chaque semaine.
La troisième vague a causé le report ou l’annulation de 600 opérations. Avant la pandémie, la liste d’attente globale en chirurgie au CHU comptait 8681 patients. Elle est maintenant de 12 693 patients.
« La montée [de la troisième vague] a été rapide et elle a frappé une clientèle plus jeune nécessitant plus souvent les soins intensifs », a expliqué le Dr Stéphane Bergeron, directeur des services professionnels au CHU.
PROGRESSION
La baisse du nombre de cas dans la Capitale-nationale au cours des dernières semaines amène cependant le CHU à planifier un retour graduel aux activités normales.
« En tenant compte des projections d’hospitalisations appréhendées pour la COVID-19, de l’approche de la saison estivale, de la disponibilité de notre maind’oeuvre, nous prévoyons un niveau de près de 90 % d’activité dans nos blocs opératoires, et près de 100 % dans nos secteurs ambulatoires spécialisés au cours des prochaines semaines », a expliqué le Dr Bergeron.
Selon lui, il est trop tôt pour déterminer quand les hôpitaux pourront fonctionner à 100 % de leurs capacités.
« Nous continuons chaque jour à voir comment nous pouvons soigner le plus de gens possible en fonction de la réalité à laquelle nous faisons face. »
À savoir quand le retard pris depuis mars 2020 pourra être comblé, le Dr Bergeron a reconnu ne pas pouvoir le dire pour le moment. « Le rattrapage, ce n’est pas seulement fonctionner à 100 %, il faut faire mieux. Le projet est de faire appel au privé et de réaménager les manières de travailler. »
LES EFFETS
Il est encore trop tôt pour savoir si ce délestage a eu des impacts sur la santé des patients. « Ça a été une obsession, que nos choix n’entraînent pas de conséquences à long terme sur la santé, mais je ne peux garantir le résultat », a avoué le Dr Bergeron.
Le médecin a lancé un appel au public pour contribuer au rétablissement des niveaux de soins.
« Si la situation repart dans le mauvais sens, nous devrons à nouveau envisager de remettre un frein. Profitez des allègements, mais continuez à respecter les règles. Ça fait une grande différence pour le retour à la normale, et votre contribution constitue à vous faire vacciner. Vous devez faire partie de la solution », a-t-il conclu.
Si un patient en attente constate que sa situation se dégrade, il peut composer le 418-649-5654.
Bilan quotidien dans la Capitale-nationale : 32 nouveaux cas, en baisse de 6. Un décès pour un total de 1104 depuis le début de la pandémie. Hospitalisations, 41 (-4), et personnes aux soins intensifs (1) sont aussi en baisse, mais les éclosions, 47, sont en hausse de 2. Le nombre de doses de vaccin administrées est de 425 888.