Le Journal de Quebec

« Je suis désolée, j’ai été tellement méchante »

Celle qui a insulté Joyce Echaquan a demandé pardon

- CHAREL TRAVERSY

TROIS-RIVIÈRES | L’infirmière congédiée pour avoir insulté Joyce Echaquan avant sa mort, à l’hôpital de Joliette, a demandé pardon aux proches de la femme attikamek hier, à l’enquête publique du coroner.

Elle a pleuré à plusieurs reprises lors de son témoignage, au palais de justice de Trois-rivières. « Je vous demande pardon pour ce que j’ai dit. Je n’en avais pas contre elle. Je sais toute la peine que je vous ai faite. Je suis désolée, j’ai été tellement méchante », a-t-elle relaté.

Les propos peu élogieux tenus par l’infirmière et une autre employée à l’endroit de Joyce Echaquan ont été rendus publics par la mère de famille de 37 ans elle-même, peu avant son décès, dans le cadre d’une vidéo diffusée en direct sur Facebook.

À CAUSE D’UNE SURCHARGE DE TRAVAIL

L’infirmière de 33 ans d’expérience regrette ses propos, mais elle assure assumer ce qu’elle a dit. La dame soutient que c’est la première fois qu’elle se fâchait contre un patient. Elle attribue son comporteme­nt à la fatigue et à une surcharge de travail.

Cet argument n’a toutefois pas convaincu l’avocat de la famille Echaquan, Me Patrick Martin-ménard. « Certaineme­nt qu’il y a un contexte de surcharge de travail, mais ça n’excuse pas de traiter une partie de cette façon, a-t-il dit à TVA Nouvelles. Malheureus­ement, selon l’informatio­n que nous avons, ce n’est pas un cas isolé contrairem­ent à ce qu’on a pu nous laisser croire. »

HISTOIRE FARFELUE

La famille de la victime a demandé de réentendre la vidéo en sa présence.

Un moment très difficile et bouleversa­nt pour eux. L’infirmière a réécouté ses propos la tête baissée.

Elle se défend d’avoir été raciste et ce n’est pas parce que Joyce Echaquan est attikamek qu’elle a tenu de tels propos.

La coroner a remis en doute certaines parties de son témoignage. Me Géhane Kamel s’est même impatienté­e et lui a dit « votre histoire ne tient pas debout ».

On ignore pour l’instant la cause du décès de Joyce Echaquan. L’enquête publique tente d’éclaircir ce qui s’est passé entre la diffusion de la vidéo et le transfert de Joyce Echaquan en salle de réanimatio­n.

Une heure s’est écoulée et une série d’erreurs médicales auraient été commises.

« Nous croyons que les choses peuvent changer, mais il faut d’abord la vérité. C’est pourquoi nous avons parlé de choses difficiles avec ouverture, maintenant nous remarquons, comme la coroner l’a mentionné plusieurs fois cette semaine, que l’honnêteté n’est pas toujours au rendez-vous. C’est extrêmemen­t difficile à vivre. Parfois ce qui est plus difficile à voir et à entendre, c’est tout ce qui n’est pas dit. L’absence de prise de conscience fait mal », a déclaré dans un communiqué Carol Dubé, le conjoint de la défunte.

Les audiences reprendron­t mardi.

 ?? CAPTURE D’ÉCRAN ,TVA NOUVELLES ?? Les proches de Joyce Echaquan (en mortaise) espèrent obtenir des réponses dans le cadre de l’enquête publique du coroner, mais trouvent difficile que « l’honnêteté [ne soit] pas toujours au rendez-vous » lors des témoignage­s du personnel soignant.
CAPTURE D’ÉCRAN ,TVA NOUVELLES Les proches de Joyce Echaquan (en mortaise) espèrent obtenir des réponses dans le cadre de l’enquête publique du coroner, mais trouvent difficile que « l’honnêteté [ne soit] pas toujours au rendez-vous » lors des témoignage­s du personnel soignant.

Newspapers in French

Newspapers from Canada