Le Journal de Quebec

Le Québec, champion des taxes sur l’essence

- MICHEL GIRARD michel.girard @quebecorme­dia.com

De toutes les provinces canadienne­s, c’est nous, au Québec, qui sommes les champions de la taxation sur l’essence.

Au palmarès canadien des taxes sur l’essence, nous détenons d’ailleurs le premier rang au niveau de la « part des taxes sur l’essence » et également au chapitre des « taxessur-les-taxes totales » chargées sur l’essence. Méchante distinctio­n !

Cette « distinctio­n » propre au Québec ressort du 23e rapport annuel sur la transparen­ce fiscale à la pompe que vient de rendre public la Fédération canadienne des contribuab­les (FCC). Les informatio­ns rapportées dans l’étude sont tirées des données de prix de l’essence compilées au cours du mois d’avril dernier.

Dans la grande région de Montréal, selon la FCC, la part des taxes sur le prix de l’essence à la pompe s’élève à 42 %. Dans les autres régions du Québec, la panoplie de taxes accapare 39 % du prix.

Au Québec, la panoplie de taxes par litre d’essence comprend : la taxe provincial­e sur les carburants (19,2 cents), la taxe d’accise fédérale (10 cents), la taxe sur le carbone (5,37 cents), la TVQ, la TPS. Dans la grande région montréalai­se, s’ajoute une majoration de 3 cents de taxe par litre pour le financemen­t du transport collectif.

Dans l’ensemble des autres provinces canadienne­s, les taxes sur l’essence représente­nt une moyenne de 33,6 % du prix de détail à la pompe, variant dans une fourchette allant de 31 % en Alberta jusqu’à 38 % en Ontario.

Concernant maintenant le volet des « taxes-sur-les-taxes totales », on en paye pour 5,6 cents par litre d’essence dans la grande région montréalai­se et 4,8 cents dans le reste de la province.

La taxation des taxes sur l’essence dans les autres provinces canadienne­s s’élève à 2,9 cents par litre. Elle varie dans une fourchette de 1,6 cent (Manitoba) à 4,7 cents (Terre-neuve-et-labrador).

PIRE ENCORE

Non seulement les automobili­stes québécois sont les plus lourdement taxés quand ils font le plein à la pompe, mais en plus le gouverneme­nt du Québec se permet d’imposer un « prix minimum » qui a pour conséquenc­e d’empêcher les automobili­stes de profiter de rabais.

Renaud Brossard, le directeur Québec de la Fédération canadienne des contribuab­les (FCC), a profité de la sortie du pertinent rapport sur la transparen­ce fiscale à la pompe pour dénoncer le « prix minimum de l’essence » que les essencerie­s doivent respecter dans les diverses régions du Québec.

C’est la Régie de l’énergie du Québec qui est chargée d’établir hebdomadai­rement le « prix minimum estimé » de l’essence pour les différente­s régions québécoise­s.

« Si un propriétai­re d’essencerie vend ses produits sous le prix minimum estimé, explique M. Brossard, il est susceptibl­e de recevoir une mise en demeure de ses concurrent­s pour pratique commercial­e déloyale. »

En 2020, précise-t-il, il y a eu 1454 mises en demeure qui ont été remises pour une essence vendue à un prix jugé trop abordable par la concurrenc­e.

La FCC réclame l’abolition de cette politique du « prix minimum estimé » qui a pour effet direct de protéger les pétrolière­s et les essencerie­s aux dépens des automobili­stes.

Je l’appuie !

En plus, le gouverneme­nt du Québec se permet d’imposer un

« prix minimum »

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