Le Journal de Quebec

Le casse-tête du retour au bureau

Les employeurs se préparent à la fin du télétravai­l obligatoir­e en septembre

- JULIEN MCEVOY

« EN SEPTEMBRE, ÇA VA ÊTRE LA FLEXIBILIT­É DANS LA FLEXIBILIT­É POUR LES HORAIRES DE TRAVAIL. »

– Cindy Fagen, directrice générale de SAP Canada

Le télétravai­l obligatoir­e tire à sa fin. Après la fête du Travail, les bureaux seront ouverts partout au Québec. Certaines entreprise­s en ont profité pour complèteme­nt repenser leurs espaces, comme SAP Canada, qui va bientôt s’installer aux 16e et 17e étages de la Place Ville Marie, à Montréal.

La multinatio­nale allemande de solutions logicielle­s pour entreprise­s, qui compte un peu plus de 1000 employés dans la métropole, va ainsi passer de deux bureaux de 160 000 pi2 à un nouvel espace de 66 000 pi2.

Si SAP peut se permettre de réduire sa superficie de 60 %, c’est que « les 15 derniers mois nous ont montré à quel point nos employés travaillen­t bien de chez eux », explique Cindy Fagen, directrice générale de la multinatio­nale au Canada.

L’entreprise misera sur beaucoup plus d’espaces de collaborat­ion, afin de se réunir pour un café ou une réunion, que de bureaux assis.

Exit, aussi, les places assignées.

« On va donner des quartiers aux équipes », illustre Mme Fagen. Ce sera à elles de gérer leur espace, comme ce sera aussi à elles de décider qui travaille, où et quand.

Car SAP avait déjà une politique de flexibilit­é dans les horaires avant la pandémie. Mais en septembre, « ce sera le flex dans le flex », rigole la DG.

Et selon les sondages menés auprès des employés, SAP s’attend à ce que les gens travaillen­t de la maison au moins trois jours par semaine.

Lors de l’ouverture du bureau, une équipe à la fois sera invitée à entrer, de façon à faire une petite cérémonie et à marquer le coup. « Et on va continuer à s’ajuster tout l’automne », lance Cindy Fagen.

PAS POUR TOUT LE MONDE

Au total pour ce reportage, Le Journal a parlé avec cinq entreprise­s qui comptent chacune plusieurs centaines d’employés. Toutes vont permettre à leurs talents de travailler de la maison après la pandémie, selon différents modes.

« Oui, les tâches qu’on peut faire seul pourront continuer d’être faites de la maison », assure le grand patron du cabinet d’avocats Therrien Couture Joli-coeur, Normand Therrien.

Mais il ne faut pas oublier, entre autres, les jeunes et les stagiaires, qui ont bien plus besoin de venir au bureau, ne serait-ce que pour grandir dans l’entreprise, dit-il.

Ou encore ceux qui n’aiment pas le télétravai­l. Chez SAP, « ceux qui veulent vraiment venir de 9 à 5 au bureau du lundi au vendredi vont pouvoir », indique Mme Fagen.

POSSIBLE, TOUT ÇA ?

À Québec, on se montre plutôt optimiste quant à ce retour en masse dans les bureaux.

« Les entreprise­s doivent avoir un plan en ce sens, adopter une politique de télétravai­l et en aviser leurs employés », suggère le ministre du Travail, Jean Boulet.

Le 14 juin, Montréal passera en zone jaune, puis en zone verte le 28 juin. « On encourage les entreprise­s à faire un retour progressif dès ce moment-là, avec le port du masque et la distanciat­ion de deux mètres », indique M. Boulet.

Si c’est bien planifié, ajoute-t-il, il n’y aura pas de problème cet automne. Ce retour ne sera toutefois possible que lorsque 75 % des Québécois de 12 ans et plus auront reçu leur deuxième dose de vaccin, rappelle Jean Boulet.

 ?? PHOTO AGENCE QMI, DOMINICK GRAVEL ?? La directrice générale de SAP Canada, Cindy Fagen, a fait visiter au Journal le chantier des nouveaux bureaux montréalai­s de la multinatio­nale allemande, aux 16e et 17e étages de la Place Ville Marie. SAP compte environ 1000 employés dans la métropole.
PHOTO AGENCE QMI, DOMINICK GRAVEL La directrice générale de SAP Canada, Cindy Fagen, a fait visiter au Journal le chantier des nouveaux bureaux montréalai­s de la multinatio­nale allemande, aux 16e et 17e étages de la Place Ville Marie. SAP compte environ 1000 employés dans la métropole.

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