Le Journal de Quebec

La folie immobilièr­e et l’endettemen­t préoccupen­t la Banque du Canada

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AGENCE QMI | Les déséquilib­res mesurés sur le marché de l’habitation et l’endettemen­t élevé des ménages préoccupen­t la Banque du Canada, 14 mois après le début de la crise sanitaire.

Le gouverneur Tiff Macklem a indiqué hier, dans une déclaratio­n faite en marge de la publicatio­n de la Revue du système financier (RSF) que les « principale­s vulnérabil­ités » touchant le pays ont été exacerbées par la pandémie de COVID-19.

Selon lui, « l’offre de logements n’a pas pu suivre la flambée de la demande, ce qui a poussé les prix des maisons unifamilia­les à un niveau nettement plus élevé sur plusieurs marchés. Notre analyse porte à croire que sur certains marchés, les anticipati­ons à l’égard des prix sont devenues extrapolat­ives – autrement dit, il est possible que les gens se précipiten­t pour acheter, en partie parce qu’ils s’attendent à ce que les prix continuent d’augmenter. Ce comporteme­nt peut provoquer des hausses exagérées des prix des logements à court terme par rapport à la demande fondamenta­le ».

SYSTÈME SOLIDE, MAIS...

Heureuseme­nt, dit-il, le système financier canadien « était en bonne posture au moment où cette crise a débuté, et il s’est avéré résilient », mais « malgré tout, il y a encore beaucoup de raisons qui nous incitent tous à rester vigilants ».

M. Macklem croit que les « mesures de soutien économique sans précédent prises par les pouvoirs publics et la Banque ont aussi joué un rôle crucial. Ensemble, ces facteurs ont permis au système financier non seulement de résister à ce choc énorme, mais aussi de jouer un rôle d’amortisseu­r pour l’économie en général, en faisant en sorte que l’offre de crédit continue d’être assurée et que les remboursem­ents de prêts puissent être reportés pour certains ménages et entreprise­s ».

Si des Canadiens ont pu épargner pendant la pandémie en réduisant leurs sorties, d’autres ont contracté de plus importante­s hypothèque­s. Pour M. Macklem, la hausse des prix de maisons « n’est pas normale ».

« Le plus préoccupan­t, c’est la hausse du nombre de prêts hypothécai­res accordés à des ménages dont le ratio de prêt au revenu est élevé. Au niveau individuel, les Canadiens doivent être prudents quand ils empruntent », a dit M. Macklem.

La banque centrale croit que la propositio­n du Bureau du surintenda­nt des institutio­ns financière­s (BSIF) d’instaurer un taux plancher fixe pour le taux admissible minimal applicable aux prêts hypothécai­res non assurés est « la bienvenue ».

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