Le Journal de Quebec

Frapper ou... ne pas frapper

Yermin Mercedes a claqué un circuit controvers­é

- MATHIEU BOULAY mathieu.boulay@quebecorme­dia.com

Une controvers­e a éclaté cette semaine lors d’un match entre les White Sox de Chicago et les Twins du Minnesota. Yermin Mercedes a claqué un circuit avec un compte de trois balles et aucune prise alors que son équipe menait par le pointage de 14 à 6 contre les Twins.

Selon les puristes, Mercedes a brisé une des règles « non écrites » du baseball. Son gérant Tony La Russa, un disciple de la vieille école, n’a pas hésité à critiquer son geste après la rencontre.

« Il a fait une erreur. Il y aura une conséquenc­e pour demeurer au sein de notre famille, a-t-il souligné. Le fait qu’il soit une recrue et qu’il soit excité peut expliquer pourquoi il n’avait aucune idée de ce qu’il faisait. Maintenant, il a un compte à régler. »

Toutefois, Mercedes lui a répondu par la bouche de ses canons.

« Je vais toujours jouer de cette façon. Je suis Yermin. Je ne peux pas être une autre personne. On veut seulement avoir du plaisir. C’est le baseball. »

Par la suite, Mercedes a reçu l’appui public de son coéquipier, le lanceur Lance Lynn, et de l’impayable Trevor Bauer.

« Si vous frappez avec un compte de 3-0 contre moi, je ne considérer­ai pas cela comme un crime. Pour ceux qui sont fâchés contre les frappeurs qui agissent ainsi, sortez du jeu. Je ne peux pas croire qu’on parle encore des élans avec un compte de 3-0. Si vous n’aimez pas cela, gérants ou lanceurs, soyez meilleurs. »

Par contre, les Twins ont fait savoir leur mécontente­ment lors du match suivant. Lors d’une présence au bâton de Mercedes, un de leurs lanceurs a tiré une balle derrière le frappeur des White Sox...

CHOC DES GÉNÉRATION­S

Pour ceux qui pensent que c’est une tempête dans un verre d’eau, ça va plus loin que cela. C’est le choc des génération­s.

Dans celle de La Russa, ça ne se fait pas. Dans celle de Mercedes, il n’y a pas de règles non écrites. C’est du baseball et on s’amuse. Je comprends les deux mentalités. La Russa gère comme dans les années 90 où il connaissai­t du succès à St-louis et à Oakland. Un style conservate­ur. Toutefois, la nouvelle génération des joueurs ne pense pas de la même façon.

Par exemple, dans la tête de Mercedes, il pense que son circuit peut faire une différence dans ses statistiqu­es finales et, par le fait même, dans ses négociatio­ns pour son prochain contrat. S’il présente de bonnes statistiqu­es, il sera en mesure d’empocher quelques millions de plus en 2022. Avec un salaire de 570 500 $, il représente l’aubaine de l’année jusqu’à maintenant. L’athlète de 28 ans veut faire sauter la banque et on peut très bien le comprendre.

UN ÉQUILIBRE FRAGILE

Le désaccord entre La Russa et Mercedes illustre bien l’ambiance qui règne dans le vestiaire des

White Sox.

Ceux-ci sont au premier rang de la section Centrale de la Ligue américaine. Ils gagnent sur une base régulière et ils possèdent un effectif solide.

Depuis le début de la saison, La Russa ne fait cependant pas l’unanimité chez ses joueurs. Le gérant de 76 ans prend des décisions audacieuse­s qui en laissent plusieurs perplexes.

Pour le moment, son équipe gagne. Toutefois, si elle connaissai­t une série de défaites, est-ce qu’il serait en mesure de rallier son groupe autour de sa philosophi­e ? Si on le se fie aux propos de ses joueurs dans le dossier Mercedes, il pourrait avoir de la difficulté à le faire.

Choc des génération­s entre La Russa 76 ans et Mercedes 28 ans.

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