Le Journal de Quebec

Le vent vient peut-être de tourner

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C’est vrai, le Canadien était prêt. Prêt et gonflé à bloc comme on ne l’avait pas vu depuis sa belle séquence du début de la saison.

Les hommes de Dominique Ducharme ont offert une performanc­e digne des séries. Ils ont laissé peu d’espace aux Leafs. Ils ne leur ont pas fait de cadeau. Ils ont payé le prix.

Le Canadien a joué comme une équipe bâtie pour les séries. Les statistiqu­es disent que ses joueurs ont distribué 55 mises en échec. C’est plus que le double des Leafs.

Qui ont été les plus actifs dans ce domaine ?

Je vous le donne en mille.

Paul Byron et Artturi Lehkonen avec sept chacun.

Josh Anderson n’a pas donné sa place non plus. Il a été productif aussi à l’offensive avec un but et une mention d’aide.

Le Tricolore a dominé aussi au chapitre des mises en jeu avec une moyenne d’efficacité de 56 pour cent. Le meilleur a été évidemment Phillip Danault avec une moyenne de 58 pour cent.

DU GRAND PRICE !

Carey Price a disputé un match à la hauteur de son talent. Il faut lui donner le mérite qui lui revient, celui-là.

Chaque fois qu’on le croit au plancher, il se relève.

Et que dire de Byron ?

Le Canadien a passé la saison à le trimbaler entre la formation régulière et le ballottage. Il n’a jamais dit un mot plus haut que l’autre.

Lui aussi a le don de se lever dans les moments importants. Son but vainqueur en infériorit­é numérique était quelque chose à voir.

À genoux sur la glace, il a trouvé le moyen de soulever la rondelle au-dessus de la mitaine de Jack Campbell.

Un but à l’image d’un grand marqueur!

GROSSE PERTE POUR LES LEAFS

Cette victoire revenait pleinement au Canadien. Il ne l’a pas volée.

Bien sûr, il ne faut pas s’emballer. La série ne fait que commencer.

Mais les Leafs ont perdu un gros morceau lorsque leur capitaine John Tavares a été atteint à la tête par un coup de genou accidentel de Corey Perry.

On l’a vu s’effondrer par-derrière quand il a voulu se relever. Il avait le regard hagard. Il était sonné comme un boxeur qui vient d’être mis hors de combat.

Pendant quelques minutes, on a vu des visages inquiets dans les deux camps, sauf pour ce qui est de Nick Foligno. Non, mais quel inconscien­t, celui-là.

On a alors assisté à ce que le hockey peut offrir de plus bas.

Pendant que le personnel médical, incluant le docteur David Mulder du Canadien, s’affairait à stabiliser Tavares, Foligno enguirland­ait Perry.

Il semblait être le seul à ne pas avoir vu que Tavares avait été victime d’un malencontr­eux accident.

À la reprise du jeu, Foligno a invité Perry à jeter les gants. C’était d’un ridicule consommé. C’est ce genre de chose qui donne une mauvaise image au hockey.

Ça n’a rien donné. Comme toute autre bagarre d’ailleurs.

Vont-ils comprendre un jour que ça ne fait partie du hockey?

Les Leafs ont été ébranlés le reste de la première période. Ils sont revenus en force au deuxième engagement, mais le Canadien s’est bien défendu.

CHANGEMENT DE SCÉNARIO

Le vent vient peut-être de tourner avec cette victoire. S’il faut que Tavares se retrouve sur la touche pour une période prolongée, la force de frappe des Leafs sera affectée.

Il faudra voir comment l’équipe torontoise rebondira demain soir. La pression était déjà sur elle, mais leur défaite dans le premier match, combinée à la perte de Tavares, pourrait la hanter.

C’est drôle comment les choses peuvent changer vite dans le sport.

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TODAY SPORTS ?? À genoux sur la glace, Paul Byron a soulevé la rondelle au-dessus de la mitaine de Jack Campbell pour inscrire le but vainqueur, hier.
PHOTO USA TODAY SPORTS À genoux sur la glace, Paul Byron a soulevé la rondelle au-dessus de la mitaine de Jack Campbell pour inscrire le but vainqueur, hier.

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