Une autre bombe secoue la télé
Luc Wiseman, coproducteur de TLMEP, accusé d’agression sexuelle sur une mineure
Accusé d’agression sexuelle sur une mineure et d’avoir produit de la pornographie juvénile, l’un des plus importants producteurs télé québécois a subi un long interrogatoire policier hier tandis que ses relations d’affaires le larguaient l’une après l’autre.
« Je vous annonce que [Luc] Wiseman n’est plus coproducteur de TLMEP [ Tout le monde en parle] jusqu’à la conclusion de l’enquête », a annoncé hier Guy A. Lepage sur Twitter, tout en se disant « consterné » par la nouvelle.
Pendant ce temps, Luc Wiseman, 64 ans, était rencontré par des enquêteurs au Centre opérationnel Sud. À bord d’une luxueuse Mercedes, il s’est engouffré avec son avocat dans le stationnement réservé « au personnel autorisé du SPVM seulement », évitant ainsi d’être questionné par les médias sur place.
Selon nos informations, cette apparence de traitement de faveur a choqué des policiers, si bien qu’après avoir passé 4 h sur place, il est sorti par la grande porte comme n’importe quel visiteur.
PEINE MINIMALE
En tout, Wiseman fait face à cinq accusations, toutes sur la même victime âgée de moins de 16 ans. En plus de chefs d’agression et de contacts sexuels, il est accusé d’avoir frappé la victime, et de production et possession de pornographie juvénile.
Le tout se serait déroulé de novembre 2018 à avril dernier, à Montréal et à Duhamel, en Outaouais.
Compte tenu de l’âge de la victime, il risque une peine minimale d’un an d’incarcération s’il est reconnu coupable, et un maximum de 14 ans.
« La Cour suprême du Canada a lancé, par l’arrêt Friesen [en 2020], un message clair afin que des peines plus sévères soient imposées en matière de crimes sexuels contre les enfants, puisqu’ils méritent de vivre une enfance à l’abri des violences sexuelles », a rappelé la porte-parole du Directeur des poursuites criminelles et pénales, Me Audrey-roy Cloutier, en soulignant que « tous les efforts sont mis » pour accompagner les victimes dans le processus judiciaire.
IL SE DÉFEND
Dans un communiqué diffusé par son cabinet d’avocats, Wiseman a annoncé qu’il plaidera non coupable. « [Il] est déterminé à se défendre », lit-on.
Wiseman comparaîtra au tribunal le 23 juin prochain. Même s’il se dit innocent, cela ne l’a pas empêché de quitter la présidence d’avanti Groupe, alors que Radio-canada annonçait la suspension « pour le moment » de toutes ses collaborations avec lui ( voir encadré de gauche).
Avanti Groupe a tenu à assurer que les « accusations ne concernent pas des faits qui seraient survenus dans le cadre des activités de la société ni dans l’exercice des fonctions qu’occupait M. Wiseman ».