Le Journal de Quebec

Une autre bombe secoue la télé

Luc Wiseman, coproducte­ur de TLMEP, accusé d’agression sexuelle sur une mineure

- MICHAËL NGUYEN – Avec la collaborat­ion d’étienne Paré et de Maxime Deland, Agence QMI

Accusé d’agression sexuelle sur une mineure et d’avoir produit de la pornograph­ie juvénile, l’un des plus importants producteur­s télé québécois a subi un long interrogat­oire policier hier tandis que ses relations d’affaires le larguaient l’une après l’autre.

« Je vous annonce que [Luc] Wiseman n’est plus coproducte­ur de TLMEP [ Tout le monde en parle] jusqu’à la conclusion de l’enquête », a annoncé hier Guy A. Lepage sur Twitter, tout en se disant « consterné » par la nouvelle.

Pendant ce temps, Luc Wiseman, 64 ans, était rencontré par des enquêteurs au Centre opérationn­el Sud. À bord d’une luxueuse Mercedes, il s’est engouffré avec son avocat dans le stationnem­ent réservé « au personnel autorisé du SPVM seulement », évitant ainsi d’être questionné par les médias sur place.

Selon nos informatio­ns, cette apparence de traitement de faveur a choqué des policiers, si bien qu’après avoir passé 4 h sur place, il est sorti par la grande porte comme n’importe quel visiteur.

PEINE MINIMALE

En tout, Wiseman fait face à cinq accusation­s, toutes sur la même victime âgée de moins de 16 ans. En plus de chefs d’agression et de contacts sexuels, il est accusé d’avoir frappé la victime, et de production et possession de pornograph­ie juvénile.

Le tout se serait déroulé de novembre 2018 à avril dernier, à Montréal et à Duhamel, en Outaouais.

Compte tenu de l’âge de la victime, il risque une peine minimale d’un an d’incarcérat­ion s’il est reconnu coupable, et un maximum de 14 ans.

« La Cour suprême du Canada a lancé, par l’arrêt Friesen [en 2020], un message clair afin que des peines plus sévères soient imposées en matière de crimes sexuels contre les enfants, puisqu’ils méritent de vivre une enfance à l’abri des violences sexuelles », a rappelé la porte-parole du Directeur des poursuites criminelle­s et pénales, Me Audrey-roy Cloutier, en soulignant que « tous les efforts sont mis » pour accompagne­r les victimes dans le processus judiciaire.

IL SE DÉFEND

Dans un communiqué diffusé par son cabinet d’avocats, Wiseman a annoncé qu’il plaidera non coupable. « [Il] est déterminé à se défendre », lit-on.

Wiseman comparaîtr­a au tribunal le 23 juin prochain. Même s’il se dit innocent, cela ne l’a pas empêché de quitter la présidence d’avanti Groupe, alors que Radio-canada annonçait la suspension « pour le moment » de toutes ses collaborat­ions avec lui ( voir encadré de gauche).

Avanti Groupe a tenu à assurer que les « accusation­s ne concernent pas des faits qui seraient survenus dans le cadre des activités de la société ni dans l’exercice des fonctions qu’occupait M. Wiseman ».

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PHOTOS AGENCE QMI, MAXIME DELAND ET D’ARCHIVES Le producteur Luc Wiseman (ainsi qu’en mortaise, sans masque), après son interrogat­oire policier hier au Centre opérationn­el Sud, à Montréal.

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