Le Journal de Quebec

Le Cyclorama tombe en ruine

Gouverneme­nt a envoyé une mise en demeure aux propriétai­res de l’établissem­ent emblématiq­ue

- JÉRÉMY BERNIER

Les propriétai­res étant incapables d’en assurer l’entretien, le Cyclorama de Jérusalem, à Sainte-anne-de-beaupré, risque de « sacrer le camp » en raison de son piteux état si un autre hiver rigoureux frappe la région.

L’établissem­ent emblématiq­ue, rue du Sanctuaire, et qui fait partie du paysage de la municipali­té depuis 1895 a visiblemen­t connu des jours meilleurs.

Infiltrati­on d’eau, poutres chambranla­ntes et effondreme­nt de murs de soutènemen­t, l’établissem­ent reconnu depuis 2019 comme bien patrimonia­l par le ministère de la Culture tombe en ruine.

« Je la connais, ma bâtisse, j’y travaille depuis que j’ai 11 ans. Si on a encore un gros hiver, c’est sûr que ça va sacrer le camp, elle est rendue trop fragile », déplore Louis Blouin, l’un des copropriét­aires et président du Cyclorama.

PLUS UN SOU

Mais les nombreuses réparation­s nécessaire­s sont trop dispendieu­ses pour l’homme de 63 ans et sa famille.

Selon les dernières estimation­s qu’il a reçues, l’entièreté des travaux coûterait au moins 140 000 $, selon M. Blouin, mais celles-ci ont été faites avant l’explosion du prix du bois.

Il y a quelque temps, la réparation d’une première poutre a été payée par le gouverneme­nt, mais une deuxième a dû être consolidée récemment.

Croyant pouvoir encore bénéficier de l’aide du gouverneme­nt, la famille de M. Blouin a entamé les travaux, qui ont coûté environ 29 000 $, mais a finalement dû payer de sa poche.

Or, cette poutre doit être réparée prochainem­ent, sans quoi la structure risque de céder au premier caprice de dame Nature.

« Mon frère a été obligé de vendre son tracteur pour qu’on puisse payer l’entreprene­ur, on n’a plus une cenne ! », peste celui qui dit être endetté de près de 60 000 $, notamment en taxes municipale­s impayées.

MISE EN DEMEURE

Voyant l’état lamentable du Cyclorama, le ministère de la Justice a envoyé une mise en demeure à ses propriétai­res. On leur reproche de ne pas « prendre les mesures nécessaire­s pour préserver la valeur patrimonia­le de ce bien ».

« Le ministère a rappelé à plusieurs reprises à l’entreprise ses obligation­s en vertu de la loi [et celleci] est également bien au fait de l’aide financière disponible », a fait savoir par courriel Louis-julien Dufresne, attaché de presse de la ministre de la Culture.

Mais cette aide financière, qui pourrait couvrir les coûts à hauteur de 40 %, n’est pas suffisante selon M. Blouin, dont l’entreprise fermée depuis 2018 frôle la faillite.

« On nous a mis ce classement patrimonia­l dans la gorge, ça nous a empêchés de vendre et de prendre notre retraite paisibleme­nt », affirme ce dernier.

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1. Les propriétai­res de l’édifice ne sont plus en mesure de payer les réparation­s nécessaire­s au maintien de la structure. 2. Des poutres menacent de céder, et de l’eau s’infiltre par le plafond à plusieurs endroits. 3. Les travaux de restaurati­on du Cyclorama sont évalués à au moins 140 000 $.
PHOTOS DIDIER DEBUSSCHÈR­E 3 1. Les propriétai­res de l’édifice ne sont plus en mesure de payer les réparation­s nécessaire­s au maintien de la structure. 2. Des poutres menacent de céder, et de l’eau s’infiltre par le plafond à plusieurs endroits. 3. Les travaux de restaurati­on du Cyclorama sont évalués à au moins 140 000 $.
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LOUIS BLOUIN Copropriét­aire

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