Le Journal de Quebec

Plus de 1000 km de tuyaux en amiante-ciment

- ANNABELLE BLAIS

Le Québec compte au moins 1000 kilomètres de canalisati­ons d’eau potable en amiante-ciment, selon un décompte de notre Bureau d’enquête et d’un centre d’expertise.

Différents sondages estiment que de 15 à 20 % des tuyaux d’amérique du Nord sont fabriqués en amiante-ciment.

Mais dans son rapport sur l’amiante publié en août 2020, le Bureau d’audiences publiques sur l’environnem­ent (BAPE) précise qu’il n’existe pas de données québécoise­s précises sur la question.

Le ministère de l’environnem­ent et celui des Affaires municipale­s n’ont d’ailleurs pas pu fournir de chiffres.

Le Centre d’expertise et de recherche en infrastruc­tures urbaines (CERIU) a toutefois partagé avec nous une liste de 800 municipali­tés (sur 930 qui ont un réseau d’eau).

Grâce à des demandes d’accès à l’informatio­n et des requêtes auprès d’une cinquantai­ne de Villes, nous avons pu faire des ajouts et des mises à jour.

Ainsi, le Québec compte au moins 177 municipali­tés qui ont des tuyaux en amiante-ciment.

80 % À BAIE-D’URFÉ

La quantité varie d’un réseau à l’autre. Par exemple, la ville de Baie-d’urfé, sur l’île de Montréal, compte 80 % de son réseau en amiante-ciment, soit 37 km.

À Normétal, en Abitibi, les conduites en amiante-ciment représente­nt 90 % du réseau de 7 km.

Parmi celles où l’on trouve le plus de kilomètres, il y a Saint-eustache, sur la Rive-nord de Montréal, avec 85,7 km (42 % du réseau), Saint-hyacinthe, en Montérégie, avec 83,2 km (23 %) et Thetford Mines, en Chaudière-appalaches, avec 77,7 km (32 %).

Il y a moins de conduites en amiante-ciment dans les grandes villes : environ 1 km à Montréal et à Québec et aucun à Laval et Longueuil.

« DES NORMES DÉMESURÉES »

Le maire de Thetford Mines, MarcAlexan­dre Brousseau, a refusé de révéler les données pour sa ville (notre Bureau d’enquête a dû utiliser la loi d’accès à l’informatio­n).

Il a plutôt déploré les explosions des coûts de travaux de génie civil en raison des « normes démesurées » de ceux-ci en présence d’amiante.

« Le poids financier de normes et règles complèteme­nt exagérées repose sur nos citoyens sans effet bénéfique sur la santé de qui que ce soit », croit-il.

Au sujet du programme d’analyse de l’eau ( voir texte ci-contre), le ministère de l’environnem­ent précise qu’il assumera les frais d’analyse des échantillo­ns des municipali­tés participan­tes.

Newspapers in French

Newspapers from Canada