Le Québec, un boulet pour Ottawa
Ottawa digère mal la sortie du ministre du Travail québécois, Jean Boulet, qui l’a accusé la semaine dernière de « dormir au gaz » depuis des années avec les travailleurs étrangers temporaires (TET).
« Québec nous met des bâtons dans les roues », a rétorqué du tac au tac au Journal Alexander Cohen, attaché du ministre fédéral de l’immigration, Marco Mendicino, en renvoyant la balle à Québec.
Mercredi dernier, le ministre Boulet a affirmé qu’ottawa « dormait au gaz » avec les TET et s’est dit prêt à rapatrier ce programme au besoin.
Or, hier, le fédéral a répondu aux attaques du ministre en disant que c’est au contraire le Québec qui freine l’élan des travailleurs vers les PME d’ici.
Lors de ses quatre premières années au pouvoir, le gouvernement Trudeau a doublé le nombre de TET au Québec, de 11 500, en 2015, à 23 220, en 2019, a souligné M. Cohen.
« Malgré les défis de la pandémie, nous avons accueilli en 2020 le deuxième plus grand nombre de TET de tous les temps, et nous sommes en voie d’atteindre un nombre record en 2021 », a-t-il ajouté.
« Si le gouvernement du Québec veut faire une réelle différence, il pourrait augmenter ses seuils d’immigration de façon significative », a plaidé Alexander Cohen, du cabinet du ministre Mendicino.
LA FAUTE DE QUÉBEC
Plus encore, Ottawa dit avoir ajouté récemment une nouvelle façon d’obtenir la résidence permanente pour les travailleurs essentiels, mais que Québec a refusé une fois de plus de suivre la parade.
« Notre porte est ouverte, mais Québec ne veut pas embarquer », a lancé Alexander Cohen.
Hier, le cabinet de la ministre québécoise de l’immigration, Nadine Girault, a invité Ottawa à « travailler de façon constructive ». « Le Gouvernement fédéral sait très bien que les seuils d’immigration du Québec n’ont aucun lien avec le Programme des travailleurs étrangers temporaires. Ce programme ne comporte aucun seuil ou de limite quant au nombre de personnes », a soutenu son attachée, Flore Bouchon.
Ces dernières années, le Québec a reçu 77 620 travailleurs dans le cadre du Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET), 11 500 (2015), 12 210 (2016), 13 030 (2017), 17 660 (2018) et 23 220 (2019).