Les États-unis songent à doubler les tarifs du bois d’oeuvre canadien
AGENCE QMI | Le département américain du Commerce a proposé hier un nouveau taux combiné de 18,32 % sur les importations de bois résineux canadien, une décision qui pourrait engendrer d’importantes hausses dans le secteur forestier du pays.
« [Le ministère a conclu que] les importations canadiennes sont fortement subventionnées et sous-évaluées sur le marché américain », a indiqué la U.S. Lumber Coalition dans un communiqué, hier.
DROIT ANTIDUMPING DE 18,32 %
Le ministère américain a ainsi décidé d’émettre un droit antidumping de 18,32 % dans sa décision provisoire concernant le deuxième réexamen administratif des importations de bois d’oeuvre résineux en provenance du Canada.
Il s’agit du double du taux actuel fixé à 8,99 %, selon le Lumber Trade Council de la Colombie-britannique.
« Des règles du jeu équitables sont un élément essentiel pour la poursuite des investissements et de la croissance dans la fabrication de bois d’oeuvre aux États-unis afin de répondre à la forte demande de construction », s’est justifié le coprésident de la U.S Lumber Coalition et coprésident de Pleasant River Lumber Company, Jason Brochu.
L’industrie américaine s’est toutefois déclarée ouverte à un nouvel accord commercial sur le bois d’oeuvre « si et quand le Canada peut démontrer qu’il est sérieux dans les négociations ».
LA C.-B. « FRUSTRÉE ET PRÉOCCUPÉE »
La ministre des Forêts, des Terres, de l’exploitation des ressources naturelles et du Développement rural de la Colombie-britannique, Katrine Conroy, et le ministre d’état au Commerce de la province, George Chow, sont rapidement montés au créneau après cette annonce.
« La Colombie-britannique est frustrée et très préoccupée par l’effet continu que ces obligations punitives injustifiées ont sur notre secteur forestier », ont-ils précisé dans une déclaration commune.
« Ces droits américains injustes ont aggravé les coûts de construction, entraînant une augmentation des coûts de logements des deux côtés de la frontière », ont ajouté les ministres.
Près de 50 000 travailleurs britanno-colombiens pourraient être concernés par cette nouvelle directive.
Le gouvernement américain avait d’ailleurs lancé en 2016 des poursuites commerciales contre les importations canadiennes, jugeant les pratiques « déloyales ».