Le Journal de Quebec

Retour vers le futur

Phil Mickelson mène le Championna­t de la PGA d’amérique en compagnie d’un autre vétéran, Louis Oosthuizen

- François-david Rouleau l Fdrouleauj­dm

Phil Mickelson, l’homme des grandes occasions, a écrit l’histoire de la seconde journée au Championna­t de la PGA d’amérique, hier à Kiawah Island. À 50 ans, le flamboyant gaucher est installé dans le siège du conducteur en compagnie d’un autre vétéran, Louis Oosthuizen.

En fait, vêtu de noir de la tête aux pieds avec ses lunettes fumées stylées, comme Maverick dans Top Gun, on pouvait plutôt croire que Lefty était en pleine mission de combat.

À la chasse aux oiselets sur son retour de 31 coups, il a profité des conditions plus clémentes sur l’ocean Course en matinée pour signer une carte de 69 (-3). Il était alors seul au sommet avant la vague de départs de l’après-midi.

C’est à ce moment que ses rivaux l’ont pourchassé, mais sans réussir à le devancer. Des vents frôlant les 40 km/h ont balayé le parcours. Les gros canons tels que Brooks Koepka et Bryson Dechambeau ont résonné, avant de reculer.

Aux commandes jusqu’au 18e, le Sud-africain Oosthuizen a gaffé en y commettant un boguey, ce qui l’a ramené à égalité avec Mickelson en vertu de leur fiche cumulative de -5.

Qui aurait prédit à l’aube du tournoi que Mickelson prendrait le départ dans le groupe des meneurs samedi ? Hormis un devin, personne !

VIEILLE PREMIÈRE

Pour la première fois en 55 ans, un golfeur quinquagén­aire mène un tournoi majeur après 36 trous. En 1966, Sam Snead avait mené le Championna­t de la PGA à 54 ans au club de golf Firestone en Ohio.

Ce week-end, Mickelson, 115e golfeur mondial en dépit d’une saison difficile dépourvue de top 20, pourrait devenir le plus vieux champion d’un tournoi du Grand Chelem.

Si le destin devait tourner en sa faveur, il savourerai­t un sixième sacre majeur et soulèverai­t l’imposant trophée Wanamaker une seconde fois. Il l’avait fait à Baltusrol en 2005.

La dernière fois qu’il s’est retrouvé si bien positionné dans un tournoi du Grand Chelem, c’est en 2016 lors de l’omnium britanniqu­e à Royal Troon.

Dans une pièce d’anthologie en ronde finale, Henrik Stenson l’avait finalement devancé par trois coups pour embrasser la Claret Jug. Le Suédois avait mis le point d’exclamatio­n final avec une carte de 63 tandis que Mickelson en signait une de 65 !

Sans ce profond désir de gagner, l’homme aux 44 titres sur le circuit de la PGA ne se présentera­it pas sur les tertres.

Mais plus que tout, il éprouve encore beaucoup de plaisir à jouer et se mesurer aux jeunes étoiles. De jeunes loups tout aussi affamés, qu’il prend un malin plaisir à barber en réponse à leurs nombreux jabs.

VIF PLAISIR

« J’ai beaucoup de plaisir. Bien jouer, savoir que je peux bien jouer en rondes finales alors que je suis en pleine bataille au sommet du tableau principal et saisir cette opportunit­é, c’est d’autant plus plaisant. Je suis très excité. »

S’il se retrouve en aussi bonne posture, c’est entre autres grâce à son frère et cadet, Tim, qui lui permet de bien juger le vent omniprésen­t sur le parcours.

« Il fait un travail phénoménal, a salué le golfeur. Que le vent souffle depuis l’arrière ou de l’avant, il me donne un bon aperçu des trajectoir­es. Quand le vent contraire souffle, on peut avoir de 22 à 38 verges de différence sur la cible. Effectuer ces ajustement­s est difficile. On travaille bien ensemble et c’est pourquoi nous exécutons autant de coups à la bonne distance près du fanion. »

La performanc­e de Mickelson ne passe certaineme­nt pas inaperçue aux yeux de ses rivaux même les plus jeunes. Plusieurs ont souligné son esprit de compétitio­n et ses prouesses sans être surpris de l’apercevoir au sommet du tableau.

« Il n’a pas fait de grands écarts comme il est capable de le faire. Parfois avec Phil, tu peux voir des balles égarées. Mais il a gardé sa balle droite et devant lui, a commenté son compagnon de jeu et champion de l’édition 2015 du championna­t, Jason Day. S’il continue de le faire, il sera dangereux ce week-end. Il peut rendre la course très intéressan­te. »

LONGUE ATTENTE

Il y a 11 ans que Louis Oosthuizen attend sa deuxième conquête majeure. Il avait remporté l’omnium britanniqu­e à St. Andrews en 2010. Depuis, il a obtenu ses occasions, dont en 2015 à nouveau à St. Andrews alors qu’il avait échappé la Claret Jug en prolongati­on.

Dans son esprit et avec raison, il reste encore beaucoup à accomplir avant d’applaudir un champion. Auteur d’une carte de 68 (-4), hier, le golfeur de 38 ans avait terminé au 21e rang lors de l’édition du Championna­t de la PGA sur l’ocean Course en 2012.

Mickelson et lui devancent Brooks Koepka par un seul coup ainsi que Branden Grace, Hideki Matsuyama et Christiaan Bezuidenho­ut par deux coups.

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PHOTO AFP Phil Mickelson croqué par le photograph­e après un coup de départ dans la deuxième ronde.

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