Ducharme a gagné son pari
Eric Staal a surpris dans la mesure où l’on reconnaît qu’il n’a plus les ressources qui lui ont permis de se démarquer pendant plusieurs saisons.
Il a répondu au défi que lui a proposé Dominique Ducharme s’appuyant avant tout sur la théorie que les vétérans peuvent changer la donne pendant les séries éliminatoires. L’entraîneur a gagné son pari.
Staal a été efficace dans ses décisions et surtout dans ses actions, et il a surtout respecté les petits détails évitant de placer son équipe dans une situation inconfortable.
Autre point. Shea Weber a disputé un excellent match. Ducharme a su l’utiliser comme il se doit : 22 min 50 s minutes, dont plus de cinq minutes en infériorité numérique.
Pas de surplus de travail pour le vétéran défenseur qui commande toujours le respect chez ses coéquipiers et aussi chez les joueurs de l’équipe adverse. Également à noter, pas plus de 20 minutes pour Ben Chiarot, une sage décision de la part de l’entraîneur.
UNE STRATÉGIE
Mais un plan de match et les stratégies portant sur le choix du personnel reposent très souvent sur le gardien. Il doit confirmer l’équation avec une solide prestation.
Carey Price a été brillant.
A-t-on revu le même gardien qui avait fait flèche de tout bois l’été dernier ? Absolument. Un Price calme et surtout très motivé, un gardien qui a créé une certaine inquiétude chez les Maple Leafs de Toronto.
Une victoire étonnante, peut-être, mais on disait que si Price joue à la hauteur des attentes, si le Canadien respecte un plan de match axé sur la robustesse, mais une robustesse « disciplinée », sur la rapidité et aussi sur l’exécution, il est permis de croire que le CH peut livrer une lutte intense aux Leafs.
Un plan de match qui, on s’en doute bien, consistait également à garder les deux joueurs les plus talentueux des Leafs, Auston Matthews et
Mitch Marner, loin de Price.
Et la perte de John Tavares a laissé Sheldon Keefe, l’entraîneur des Maple Leafs, dans l’incertitude face à ses effectifs. Il s’est donc tourné vers Matthews et Marner en les surtaxant, Marner terminant la soirée avec 27 min 23 s et Matthews 23 min 57 s au compteur. Même Zach Hyman a passé 24 min 37 s sur la surface de jeu. La décision de Keefe s’explique par les difficultés qu’ont éprouvées les vieux joueurs des Leafs, Joe Thornton, responsable du but de
Paul Byron, Wayne Simmonds qui ne peut rivaliser avec la rapidité que déploie le Canadien et Jason Spezza, incapable de percer la muraille
défensive du Canadien.
RÉPARTIR LE TEMPS DE JEU
Pendant tout ce temps, Ducharme a bien réparti le temps de jeu de ses effectifs parce que, justement, chacun des patineurs démontrait un engagement de tous les instants.
Le Canadien n’avait qu’un objectif : gagner le match, le tout premier et important match d’une série quatre de sept. Pour y parvenir, il fallait s’aventurer dans les zones où il y a un prix à payer. Il faut savoir accepter une mise en échec pour s’assurer que la relance de l’attaque s’effectue avec rapidité.
Il faut savoir aussi appliquer une mise en échec tout en respectant une discipline.
L’entraîneur vous dira qu’il a encore beaucoup de correctifs à apporter. Notamment éviter le banc des pénalités, surtout en troisième période. Il faudra bien corriger les carences de l’attaque à cinq. Il faudra bien trouver un moyen pour améliorer la production offensive lorsqu’on lutte à égalité numérique. Encore une fois, le Canadien n’a marqué que deux buts.
Par conséquent, Price a besoin d’un meilleur soutien.
On sait très bien qu’on ne limitera pas les Leafs à un but par match.
Cette situation invitera-t-elle Ducharme à apporter quelques changements ? Les entraîneurs vous répéteront qu’on ne modifie pas une combinaison gagnante, mais parfois, les performances de certains patineurs l’exigent.
Jake Evans serait à son poste, ce soir. Si tel est le cas, il s’agit d’une nouvelle intéressante et rassurante pour Dominique Ducharme. Mais je reviens avec l’attaque à cinq. Caufield pourrait-il apporter une contribution significative ? Sans doute.
Reste Jesperi Kotkaniemi. Les matchs 3 et 4 seront disputés en 24 heures. Quelques vétérans pourront-ils affronter un tel défi ? À voir. Et Jon Merrill, à peine 14 minutes, est-il vraiment à sa place alors qu’alexander Romanov ronge son frein en silence ?
Dominique Ducharme a joué les bonnes cartes.
Peut-il avoir une « main » différente pour les prochaines rencontres ?