LE 3E LIEN «C’EST BÉTON»
Fraançois Bonnardel en entrevue au Journal
Habituellement envahis par les touristes internationaux et les croisiéristes, les commerçants du Vieux-québec accueilleront uniquement des vacanciers de la province pour un deuxième été de suite, au grand dam de certains.
« Les hôtels de Québec seront encore les parents pauvres de l’été », peste Michelle Doré, propriétaire de plusieurs hôtels dans le quartier fortifié.
« Tant que les frontières ne seront pas ouvertes, on ne peut pas penser qu’on va avoir une belle saison, parce que la majorité des [Québécois] passeront leurs vacances en région », poursuit Mme Doré.
Selon elle, ce sont les restaurants et les attraits touristiques de la Vieille Capitale qui bénéficieront le plus du déconfinement. Des boutiques de souvenirs ont les mêmes craintes.
« L’été dernier, on a connu des baisses de 95 % de nos profits et on s’attend à la même chose cette année. Sans les croisières, c’est un gros zéro », déplore Joanne Dunkin Rosenhek, propriétaire de la boutique Feejos, dans le Petit Champlain.
ÉPONGER LES PERTES
Sans se faire de faux espoirs, la Coopérative du Quartier Petit Champlain croit tout de même pouvoir attirer son lot de visiteurs québécois, mais elle s’attend « à devoir manger [son] pain sec jusqu’en 2022 ».
« C’est sûr qu’on n’aura pas du tout l’achalandage d’avant la pandémie, mais si la belle saison s’étire et que le déconfinement [fait son oeuvre], ça permettrait à nos commerçants d’éponger les pertes de la dernière année », indique Sandra Turgeon, DG de l’organisation.
En Haute-ville, les rues auraient probablement été beaucoup plus achalandées à une époque « pré-covidienne », en cette Journée des patriotes où le soleil était à l’honneur. Malgré tout, un artiste-vendeur rencontré rue du Trésor se dit confiant.
« J’ai tendance à croire qu’on va connaître un meilleur été que l’an dernier, où les gens allaient en région pour fuir le virus », estime François Thomassin.
DÉCONFINEMENT BÉNÉFIQUE
Contrairement aux autres commerçants, la galerie d’art Douce Passion, rue Notre
Dame, a augmenté son chiffre d’affaires de 40 % grâce à des ventes en ligne inégalées.
Le déconfinement des prochains jours ne lui sera que bénéfique.
« Comme l’an passé, dès que les restaurants vont rouvrir, on va voir une bonne différence dans l’achalandage », espère France Marcotte, propriétaire de l’endroit.
On prévoit aussi une saison estivale intéressante du côté du magasin de vêtement Roots, en face de l’hôtel de ville.
Le pire de la crise étant derrière nous et la couverture vaccinale étant plus importante, les gens hésitent moins à sortir et à magasiner, affirme la gérante de l’établissement, Mélanie Tastard.