Le nombre de morts grimpe en flèche
Nouveaux usagers, agressivité au volant et manque de pistes cyclables protégées… les conditions qui ont mené au pire bilan annuel de cyclistes décédés depuis au moins cinq ans sont toujours présentes cet été, laissant craindre le pire.
« Je tremble de voir les circonstances dans lesquelles se retrouvent les nouveaux cyclistes. Ça ne va pas bien finir et ça nous préoccupe beaucoup », assure Daniel Lambert, porte-parole de la Coalition mobilité active Montréal.
L’année 2020 s’est soldée par le décès de 14 cyclistes dans la province, comparativement à 8 l’année précédente, selon la Société de l’assurance automobile du Québec.
« 75 % d’augmentation, c’est inimaginable. On a fait beaucoup d’efforts et de sensibilisation ces dernières années et on s’en allait dans le bon sens », s’attriste Carl Vaillancourt, porte-parole de la Fédération québécoise des sports cyclistes.
Le nombre de blessés graves a aussi bondi, passant de 56 à 70 pour la même période. Seul le nombre de victimes légèrement blessées a diminué.
NOUVEAUX CYCLISTES
C’est que la pandémie a fait augmenter la pratique du vélo et donc, à l’arrivée, de nouveaux usagers, notent les deux porte-parole.
« Ils veulent prendre de l’air, faire de l’exercice ou se déplacer sans utiliser le transport collectif. Mais ces usagers sont vulnérables et ne réagissent peut-être pas encore de la bonne façon aux dangers, par manque d’expérience », explique Daniel Lambert.
Il remarque également un taux de frustration plus élevé chez certains conducteurs depuis le début de la pandémie, ce qui mène à des comportements dangereux sur les routes.
En ce sens, M. Lambert croit qu’il faut plus de pistes cyclables protégées afin de sécuriser les usagers.
DES RÈGLES À APPRENDRE
De son côté, Carl Vaillancourt constate que plusieurs règles de base sont encore méconnues du public. Par exemple, il pense au corridor de sécurité de 1 m ou 1,5 m, selon la zone de vitesse, permettant aux automobilistes de traverser une double ligne jaune pour laisser de l’espace aux cyclistes.
« Il y a beaucoup de sensibilisation à faire, notamment auprès des nouveaux cyclistes, afin d’éviter des drames, même si le risque zéro n’existe pas », dit-il.