Le Journal de Quebec

Appel au partage de la route après le décès de sa mère

La cycliste a perdu la vie après avoir été fauchée par une automobili­ste

- ERIKA AUBIN

Le décès d’une mère de famille alors qu’elle se baladait prudemment à vélo sur une piste cyclable, à Senneville, doit conscienti­ser les gens à l’importance du partage de la route entre automobili­stes et cyclistes, croit son fils.

« Ma mère était l’opposée de téméraire. Elle portait son casque, avait des lumières sur son vélo et ne roulait jamais trop vite. Elle faisait attention et a mis toutes les chances de son côté... mais comme cycliste, ça ne t’assure de rien », soutient Friedrich Dehem-lemelin.

Irène Dehem a perdu la vie il y a aujourd’hui une semaine alors qu’elle circulait sur une piste cyclable aménagée en bordure du chemin de l’anse-à-l’orme, dans l’ouest de Montréal.

La cycliste de 50 ans a été happée par une conductric­e qui a dévié de sa voie dans une courbe pour une raison encore inconnue.

L’accident pourrait avoir été causé par la vitesse ou par des facultés affaiblies.

Une enquête est toujours en cours, précise le Service de police de la Ville de Montréal.

SA BALADE PRÉFÉRÉE

Amoureuse de la nature, la biostatist­icienne avait l’habitude de faire une sortie à vélo après sa journée de travail.

Ce jour-là, elle avait devancé sa balade à l’heure du dîner pour écouter la conférence de presse du gouverneme­nt qui annonçait son plan de déconfinem­ent, à 17 h.

« Le tour de l’ouest de l’île, c’était sa randonnée préférée qu’elle faisait toujours. Elle se disait chanceuse d’habiter dans le coin pour faire cette balade très paisible », relate Friedrich DehemLemel­in, l’aîné de ses frères, Bruno et Alexandre.

Or, le secteur est également reconnu pour être un endroit où les automobili­stes ont le pied pesant, rapporte le fils de 24 ans.

« C’est une zone de 50 km/h où les gens roulent souvent 20 km au-dessus de la limite », dit-il.

DES VIES EN JEU

« Ça peut être tentant d’aller vite, mais il suffit de baisser les yeux de la route une fraction de seconde pour qu’un accident comme celui-ci se produise. Il faut faire plus attention. Ce n’est pas juste sa vie qui est en jeu, mais celle des autres aussi », poursuit M. Dehem-lemelin.

Comme la cause de l’accident dont a été victime sa mère n’est pas déterminée, il lance pour l’instant un appel général à la prudence.

« Ça fatiguait ma mère, cette guerre entre les automobili­stes et les cyclistes. Est-ce qu’on peut apprendre à vivre ensemble et à se partager la route ? », dit-il en invitant les conducteur­s à laisser de l’espace entre eux et les vélos sur la route.

À l’approche de la saison estivale, il souhaite que son message évite à d’autres familles de vivre un tel drame.

 ?? PHOTO COURTOISIE ?? Irène Dehem pose avec son mari, Dominic Lemelin, lors d’une balade à vélo. Elle a été fauchée à vélo par une automobili­ste.
PHOTO COURTOISIE Irène Dehem pose avec son mari, Dominic Lemelin, lors d’une balade à vélo. Elle a été fauchée à vélo par une automobili­ste.

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