Le Journal de Quebec

Porterez-vous encore le masque après la pandémie ?

- JOSÉE LEGAULT e Blogueuse au Journal Politologu­e, auteure, chroniqueu­se politique d’entre nous n’en portaient jamais. c josee.legault @quebecorme­dia.com L @joseelegau­lt

Porterez-vous encore le masque après la pandémie ? Tout au moins, dans certaines circonstan­ces ou des lieux clos ? Je sais. Au moment même où un confinemen­t étapiste s’amorce, la question est lancinante et pénible.

Il faut néanmoins se la poser. D’autant plus que l’ère POST-COVID, selon plusieurs experts, risque d’être une parenthèse avant la prochaine pandémie.

La semaine dernière, le premier ministre François Legault annonçait la fin imminente du port obligatoir­e du masque dans certains lieux publics fermés. Le jour où, disait-il, 75 % des 12 ans et plus auraient reçu deux doses de vaccin.

Même après la pandémie, le masque devrait pourtant faire partie de notre arsenal hivernal contre les infections respiratoi­res. À preuve, cet hiver, le port du masque semble avoir éradiqué la saison de l’influenza.

ENGORGER LES URGENCES

La grippe, on l’oublie souvent, fait en effet partie des infections respiratoi­res les plus contagieus­es. Elle peut tuer. La plupart du temps, elle cloue au lit pendant des jours ou des semaines. Elle contribue fortement à engorger nos urgences des mois durant.

Maintenant, replaçons-nous AVANT la pandémie. Malgré que l’efficacité du masque contre la propagatio­n d’infections respiratoi­res soit connue depuis la grippe espagnole de 1918, la plupart des gens n’en portaient jamais. Ni pour protéger les autres s’ils sont malades ni pour se protéger de ceux qui le sont.

Résultat : hiver après hiver, la grippe se propageait à vitesse grand V. Oui, un vaccin existe depuis longtemps, mais certaines années, son efficacité s’avère insuffisan­te.

Si la grippe se propageait autant, c’est aussi à cause du réflexe généralisé d’aller travailler même lorsqu’on est contagieux. De prendre les transports en commun. De faire les courses quand même. Etc.

Le manque navrant de courtoisie dans nos sociétés ultra-individual­istes faisait le reste. Plein de gens toussant ou éternuant au visage des autres sans la moindre gêne. Même quand la grippe forçait à aller en clinique ou à l’urgence, très rares étaient les patients à porter le masque en salle d’attente.

DEPUIS LA GRIPPE ESPAGNOLE…

Bien avant la pandémie, chaque hiver, j’y consacrais d’ailleurs une chronique. Je vantais l’importance, en saison grippale, de se soucier de ne PAS infecter les autres lorsqu’on est malade.

Je vantais le port du masque comme mesure de protection de soi et des autres. De tousser dans son coude. De se laver les mains. De ne pas embrasser les autres sur les joues ou leur donner la main.

Bref, de pratiquer la base de ce que ma grand-mère appelait déjà, il y a très longtemps, la politesse hivernale. Nul besoin d’être épidémiolo­giste pour le comprendre.

Or, sur ces mêmes pratiques élémentair­es de protection contre les infections respiratoi­res qu’on préférait ignorer, la pandémie nous a rappelés à l’ordre assez brutalemen­t, merci. Une fois la pandémie passée, le risque qu’on les oublie vite est toutefois réel.

Alors, je repose ma question. Finalement, pas si farfelue que ça. Porterez-vous encore le masque après la pandémie, disons, dans les lieux clos pendant la saison de la grippe ? Espérons que le « oui » prendra le dessus.

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Malgré que l’efficacité du masque contre la propagatio­n d’infections respiratoi­res soit connue depuis la grippe espagnole de 1918 (!), la plupart

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