Le Journal de Quebec

Qui a demandé la contestati­on ?

- RÉJEAN TREMBLAY rejean.tremblay@quebecorme­dia.com

On va d’abord régler un point. Le Canadien ne peut gagner un match de hockey en jouant contre une équipe formée de sept personnes. En excluant les gardiens. Cinq joueurs ET deux arbitres !

C’est pour cette raison que ma prédiction tient toujours. Le CH en quatre. Le 5-1 contre les Leafs ET les arbitres ne compte pas.

Un deuxième point. J’ai entendu au moins cent opinions et explicatio­ns sur la décision prise par le Canadien de demander une contestati­on après le but des Maple Leafs ET des arbitres qui portait la marque à 3-1.

C’était la bonne décision. Rien qu’à réfléchir aux pourcentag­es et aux probabilit­és. Comme au poker. À 3-1, si le CH ne dit pas un mot, le troisième but est certain à 100 %. En demandant une contestati­on, même si le pourcentag­e était minime, il y avait encore moyen de sauver un but déjà marqué à 100 %. En cas de succès, c’était le retour à un seul but de différence sans pénalité. En cas de défaite, le but déjà marqué était validé et le Canadien gardait ses chances de tuer la pénalité. Ce qu’il a fait d’ailleurs.

Je sais, vous allez parler d’utilisatio­n de joueurs défensifs, de brillants attaquants devant attendre deux minutes de plus, mais quand un coach a la chance d’effacer un but aussi assassin qu’un 3-1, il doit courir la chance.

Maintenant, la vraie question. Qui a pris la décision finale de contester le but ? Estce Dominique Ducharme avec sa tablette ? Est-ce le coach vidéo, qui n’a pas l’autorité de le faire ? Ou est-ce Marc Bergevin qui gesticulai­t devant son téléviseur dans sa loge ? La réponse officielle ? Dominique Ducharme… après consultati­ons.

LE GRAND CAPITAINE BERGERON

Le moment était poignant. Quand Patrice Bergeron, capitaine des Bruins, est arrivé devant Zdeno Chara, ancien capitaine des Bruins de Boston, il a hésité. Chara, dans la défaite, était sobre. Il a tendu la main pour un high five, mais Bergeron s’est approché et a serré son ancien capitaine dans ses bras. Ça disait tout des deux hommes. Ça disait surtout ce qui rend ce sport aussi beau malgré les lacunes des dinosaures qui le dirigent.

Puis Chara a serré la main des quatre officiels qui avaient fait un travail honnête, eux, et est allé retrouver ses coéquipier­s pour un dernier salut à la foule. C’était peut-être son tour d’honneur.

Hier matin, à l’aube, j’avais le nez rivé sur le Boston Globe. Je lisais la chronique de Tara Sullivan, gagnante de plusieurs prix, à propos de Patrice Bergeron. Une phrase résumait tout. Le grand Patrice, dans son habituelle humilité, n’avait jamais attendu qu’on couse un C sur son chandail pour exercer son leadership dans le vestiaire des Bruins. Mais il l’avait fait en respectant le statut du grand capitaine qui était en place. Zdeno Chara. À force de travail et de calme.

Sauf que, dit-elle, c’était bon de voir le capitaine marquer et le but vainqueur et le but d’assurance dans la victoire de 3-1 des Bruins de Jean-claude Grenier contre les Capitals de Washington.

ANDREI KOSTITSYN ET CORY URQUHART ??!!??!!

Je sais que c’est injuste pour ce pauvre Trevor Timmins. Mais, en 2003, Patrice Bergeron avait été repêché 45e au total. Le Canadien avait choisi Andrei Kostitsyn au 10e rang et Cory Urquhart au 40e. Je sais que Gilbert Delorme, qui avait dirigé Urquhart avec le Rocket junior, soulignait hier que c’était un bon joueur et bon gars… un tantinet frileux, mais calvados de cognac, ils ont laissé passer Patrice Bergeron deux fois ! Pensez-vous que des dépisteurs sous le regard sévère de Serge Savard auraient pris le risque de laisser passer un jeune homme de la trempe de Patrice Bergeron ? Vous connaissez la réponse encore mieux que moi.

Ça ne donne rien de virer le fer dans la plaie. En temps et lieu, le CH dans sa course vers la parade de la coupe Stanley va régler le cas de Bergeron et des Bruins. Probableme­nt en quatre.

On écrira alors un beau papier sur Shea Weber…

 ?? PHOTO AFP ?? Patrice Bergeron est un grand capitaine et l’a montré dans le match de dimanche contre les Capitals. Dire que le Canadien l’a laissé passer deux fois au repêchage.
PHOTO AFP Patrice Bergeron est un grand capitaine et l’a montré dans le match de dimanche contre les Capitals. Dire que le Canadien l’a laissé passer deux fois au repêchage.
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