Les libéraux mitraillent le « tunnel de la CAQ »
Le projet qualifié de « farfelu » par Dominique Anglade a soulevé un vif débat hier
Les libéraux, qui ont milité pour un troisième lien aux dernières élections, sont désormais fermement opposés au projet de « tunnel de la CAQ » entre Québec et Lévis, qui a soulevé de vifs échanges au Salon bleu, hier.
Trop « énorme », « électoraliste » et « farfelu » : le Parti libéral du Québec s’opposera dorénavant au projet de « tunnel de la CAQ » entre Québec et Lévis, a fait savoir la cheffe libérale Dominique Anglade, lors d’un point de presse à l’assemblée nationale.
Une semaine après le dévoilement par le gouvernement Legault d’un concept de troisième lien qui pourrait coûter entre 6 et 10 milliards $, le PLQ a fait son nid.
« Le tunnel de la CAQ, non, ne verra pas le jour sous un gouvernement libéral », a prévenu la cheffe de l’opposition officielle.
Plus tard au Salon bleu, le sujet a monopolisé les échanges. Les libéraux ont frappé en premier. « On avait Un tramway nommé Désir, maintenant on a un tunnel nommé délire. Le tunnel caquiste, il est irresponsable, il est surréaliste, il est rétrograde », a martelé Mme Anglade, en accusant la CAQ de ramener le Québec « dans les années 50 avec Duplessis ».
PROJET « DÉCONNECTÉ »
À son tour, la cheffe parlementaire de Québec solidaire, Manon Massé, a qualifié le projet de tunnel de 8 kilomètres de « déconnecté », en ajoutant qu’il se résume à une « gageure perdante » de 10 milliards $ « pour 10 députés de la CAQ ».
Attaqué de toutes parts, le premier ministre François Legault a tenté de défendre le projet promis par son gouvernement, en reprochant à Québec solidaire d’en avoir que pour Montréal. « Je comprends qu’elle a deux députés à Québec, mais on verra, l’année prochaine, combien il en reste, puis à ce que je sache, elle n’en a aucun dans Chaudière-appalaches, puis ça va rester comme ça », a-t-il répliqué.
Le chef caquiste a servi le même genre de prédiction à l’opposition péquiste, qui demande également au gouvernement de faire marche arrière.
PROJECTIONS
Interrogé par le député libéral Enrico Ciccone, le ministre des Transports, François Bonnardel, a laissé aux députés membres de la Commission des transports le soin de « définir si, oui ou non », le directeur du bureau de projet du tunnel Québec–lévis pourra répondre aux partis d’opposition, comme le réclame le PLQ.
M. Bonnardel s’est également engagé à rendre publiques les modélisations qui permettent au gouvernement d’affirmer qu’entre 50 000 et 55 000 véhicules par jour circuleront dans le tunnel.
Il faudra toutefois attendre que le travail d’analyse soit finalisé afin de tenir compte des changements « apportés avec le réseau de voies réservées et le tramway », a-t-il indiqué.