Le Journal de Quebec

Les libéraux mitraillen­t le « tunnel de la CAQ »

Le projet qualifié de « farfelu » par Dominique Anglade a soulevé un vif débat hier

- MARC-ANDRÉ GAGNON

Les libéraux, qui ont milité pour un troisième lien aux dernières élections, sont désormais fermement opposés au projet de « tunnel de la CAQ » entre Québec et Lévis, qui a soulevé de vifs échanges au Salon bleu, hier.

Trop « énorme », « électorali­ste » et « farfelu » : le Parti libéral du Québec s’opposera dorénavant au projet de « tunnel de la CAQ » entre Québec et Lévis, a fait savoir la cheffe libérale Dominique Anglade, lors d’un point de presse à l’assemblée nationale.

Une semaine après le dévoilemen­t par le gouverneme­nt Legault d’un concept de troisième lien qui pourrait coûter entre 6 et 10 milliards $, le PLQ a fait son nid.

« Le tunnel de la CAQ, non, ne verra pas le jour sous un gouverneme­nt libéral », a prévenu la cheffe de l’opposition officielle.

Plus tard au Salon bleu, le sujet a monopolisé les échanges. Les libéraux ont frappé en premier. « On avait Un tramway nommé Désir, maintenant on a un tunnel nommé délire. Le tunnel caquiste, il est irresponsa­ble, il est surréalist­e, il est rétrograde », a martelé Mme Anglade, en accusant la CAQ de ramener le Québec « dans les années 50 avec Duplessis ».

PROJET « DÉCONNECTÉ »

À son tour, la cheffe parlementa­ire de Québec solidaire, Manon Massé, a qualifié le projet de tunnel de 8 kilomètres de « déconnecté », en ajoutant qu’il se résume à une « gageure perdante » de 10 milliards $ « pour 10 députés de la CAQ ».

Attaqué de toutes parts, le premier ministre François Legault a tenté de défendre le projet promis par son gouverneme­nt, en reprochant à Québec solidaire d’en avoir que pour Montréal. « Je comprends qu’elle a deux députés à Québec, mais on verra, l’année prochaine, combien il en reste, puis à ce que je sache, elle n’en a aucun dans Chaudière-appalaches, puis ça va rester comme ça », a-t-il répliqué.

Le chef caquiste a servi le même genre de prédiction à l’opposition péquiste, qui demande également au gouverneme­nt de faire marche arrière.

PROJECTION­S

Interrogé par le député libéral Enrico Ciccone, le ministre des Transports, François Bonnardel, a laissé aux députés membres de la Commission des transports le soin de « définir si, oui ou non », le directeur du bureau de projet du tunnel Québec–lévis pourra répondre aux partis d’opposition, comme le réclame le PLQ.

M. Bonnardel s’est également engagé à rendre publiques les modélisati­ons qui permettent au gouverneme­nt d’affirmer qu’entre 50 000 et 55 000 véhicules par jour circuleron­t dans le tunnel.

Il faudra toutefois attendre que le travail d’analyse soit finalisé afin de tenir compte des changement­s « apportés avec le réseau de voies réservées et le tramway », a-t-il indiqué.

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