La police de demain devra aussi combattre le crime
Lutter contre la criminalité exige du courage et non de l’angélisme.
Le gouvernement du Québec a reçu un rapport intéressant hier sur l’avenir de la police. L’exercice s’imposait, la loi québécoise sur la police n’ayant pas été modernisée depuis belle lurette. Toutefois, l’exercice se fait sur un fond de malaise qui me dérange : un mouvement américain de gauche qui veut affaiblir les corps policiers.
La police peut bien se réformer, moderniser ses pratiques et chercher à éviter les confrontations.
Mais quelqu’un doit réaffirmer haut et fort que le travail policier est essentiel. Nos élus doivent redire clairement qu’ils sont derrière la police pour protéger la population.
Déjà, nos administrations ont implanté une série de mesures qui ont pour effet d’affaiblir la police. Plus les policiers se retrouvent constamment menacés d’enquêtes internes, plus ils deviennent hésitants et frileux.
On encourage presque le policier à développer une attitude du type : « si tu ne veux pas de trouble, n’en fais pas trop ». On va privilégier la non-intervention, on reste loin de l’action lorsque ça brasse.
Qui ressort gagnant d’une police ainsi édentée ? Un seul groupe : les criminels, les voyous, ceux qui constituent une menace pour la sécurité des autres.
ANGÉLISME
Je ne pourrais pas mieux illustrer le malaise qu’en vous citant le rapport lui-même : « Plus qu’une police communautaire, c’est une police de concertation et de proximité qui doit désormais prévaloir au Québec, avec pour armes principales le partenariat et le dialogue ». Une police de concertation avec pour armes le dialogue ! Dans le monde des Calinours, quelle belle vision ! Cependant, au-delà des jolies formules, le travail policier est complexe et exige parfois le recours à la force.
La concertation et le dialogue sont déjà les outils du policier lorsqu’il se présente devant un groupe d’honnêtes gens qui ignorent une règle par erreur. On utilisera les « s’ilvous-plaît madame » et les « merci monsieur » pour convaincre les gens d’obtempérer sans conflit.
Mais le travail policier consiste aussi et surtout à combattre le crime, à protéger la société d’individus dangereux. Ceux-là sont souvent moins enclins au dialogue. La police a du vrai boulot. Nous avons assisté ces dernières semaines à des fusillades à répétition sur l’île de Montréal. Le crime organisé demeure bien présent et les gangs de rue prolifèrent. Selon Statistique Canada, l’indice des crimes violents est en hausse au Québec depuis cinq ans, surtout chez les jeunes.
Oui, je veux une police courtoise, professionnelle et qui agit sans discrimination. Mais non, je ne crois pas qu’une police qui agit sur la pointe des pieds va permettre de combattre le crime. Le prix à payer pour une police émoussée, c’est moins de sécurité pour l’ensemble de la population.
ABOLIR L’UPAC ?
Je n’ai rien contre l’idée d’intégrer à L’UPAC d’autres types d’enquêtes pour fraudes. Mais L’UPAC doit rester. Souvenons-nous pourquoi nous avons créé une unité anticorruption il y a 10 ans. La confiance envers L’UPAC s’est effritée sur des gaffes. Mais la nécessité de cette unité existe toujours à 100 %.