Le Journal de Quebec

La police de demain devra aussi combattre le crime

- MARIO DUMONT mario.dumont@quebecorme­dia.com

Lutter contre la criminalit­é exige du courage et non de l’angélisme.

Le gouverneme­nt du Québec a reçu un rapport intéressan­t hier sur l’avenir de la police. L’exercice s’imposait, la loi québécoise sur la police n’ayant pas été modernisée depuis belle lurette. Toutefois, l’exercice se fait sur un fond de malaise qui me dérange : un mouvement américain de gauche qui veut affaiblir les corps policiers.

La police peut bien se réformer, moderniser ses pratiques et chercher à éviter les confrontat­ions.

Mais quelqu’un doit réaffirmer haut et fort que le travail policier est essentiel. Nos élus doivent redire clairement qu’ils sont derrière la police pour protéger la population.

Déjà, nos administra­tions ont implanté une série de mesures qui ont pour effet d’affaiblir la police. Plus les policiers se retrouvent constammen­t menacés d’enquêtes internes, plus ils deviennent hésitants et frileux.

On encourage presque le policier à développer une attitude du type : « si tu ne veux pas de trouble, n’en fais pas trop ». On va privilégie­r la non-interventi­on, on reste loin de l’action lorsque ça brasse.

Qui ressort gagnant d’une police ainsi édentée ? Un seul groupe : les criminels, les voyous, ceux qui constituen­t une menace pour la sécurité des autres.

ANGÉLISME

Je ne pourrais pas mieux illustrer le malaise qu’en vous citant le rapport lui-même : « Plus qu’une police communauta­ire, c’est une police de concertati­on et de proximité qui doit désormais prévaloir au Québec, avec pour armes principale­s le partenaria­t et le dialogue ». Une police de concertati­on avec pour armes le dialogue ! Dans le monde des Calinours, quelle belle vision ! Cependant, au-delà des jolies formules, le travail policier est complexe et exige parfois le recours à la force.

La concertati­on et le dialogue sont déjà les outils du policier lorsqu’il se présente devant un groupe d’honnêtes gens qui ignorent une règle par erreur. On utilisera les « s’ilvous-plaît madame » et les « merci monsieur » pour convaincre les gens d’obtempérer sans conflit.

Mais le travail policier consiste aussi et surtout à combattre le crime, à protéger la société d’individus dangereux. Ceux-là sont souvent moins enclins au dialogue. La police a du vrai boulot. Nous avons assisté ces dernières semaines à des fusillades à répétition sur l’île de Montréal. Le crime organisé demeure bien présent et les gangs de rue prolifèren­t. Selon Statistiqu­e Canada, l’indice des crimes violents est en hausse au Québec depuis cinq ans, surtout chez les jeunes.

Oui, je veux une police courtoise, profession­nelle et qui agit sans discrimina­tion. Mais non, je ne crois pas qu’une police qui agit sur la pointe des pieds va permettre de combattre le crime. Le prix à payer pour une police émoussée, c’est moins de sécurité pour l’ensemble de la population.

ABOLIR L’UPAC ?

Je n’ai rien contre l’idée d’intégrer à L’UPAC d’autres types d’enquêtes pour fraudes. Mais L’UPAC doit rester. Souvenons-nous pourquoi nous avons créé une unité anticorrup­tion il y a 10 ans. La confiance envers L’UPAC s’est effritée sur des gaffes. Mais la nécessité de cette unité existe toujours à 100 %.

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Le mouvement américain qui vise l’affaibliss­ement des corps policiers ne doit pas nous influencer.

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