Le Journal de Quebec

Mukendi à la barre pour son deuxième procès

Le pasteur de Vanier est accusé d’agressions sexuelles

- NICOLAS SAILLANT

Déjà reconnu coupable d’agressions physiques et sexuelles sur une ex-fidèle et condamné à huit ans de détention, le pasteur de Vanier, Paul Mukendi, se retrouve de nouveau au banc des accusés pour subir son deuxième procès, où il a témoigné pour la première fois devant un juge.

Le deuxième procès de « l’apôtre de la ville de Québec », qui concerne des agressions sexuelles et des voies de fait sur une victime, perpétrées entre 2004 et 2006, s’est cependant ouvert avec une requête en divulgatio­n de preuve de la part de la défense. Il s’avère qu’en juin 2006, Paul Mukendi aurait déposé une plainte au SPVQ pour harcèlemen­t contre la victime au présent dossier.

MESSAGES HARCELANTS

Selon le récit de Mukendi, qui s’est présenté à la barre des témoins pour éclairer le juge sur cet épisode, le Centre évangéliqu­e Parole de Vie avait expulsé la victime de la communauté en raison de «manquement­s graves » en juin 2006. La victime aurait alors laissé plusieurs messages harcelants sur la boîte vocale du pasteur, disant vouloir lui « pourrir la vie ».

Cette dernière avait aussi déposé une plainte contre Mukendi à la même époque. Mukendi, qui avait même laissé son cellulaire à l’enquêteur, n’aurait jamais eu de suivi sur ce dossier et n’a pas relancé l’enquêteur puisque les appels harassants ont cessé. « Je voulais que ça arrête », a-t-il expliqué devant le juge.

La défense n’aurait appris l’existence des plaintes croisées de 2006 qu’au cours des derniers jours. Sauf qu’aucune trace de la plainte déposée par Mukendi ni de son cellulaire de l’époque n’existe dans les archives du SPVQ.

La défense énonce que la divulgatio­n de cette preuve est au coeur de sa théorie en affirmant que la plaignante avait de «l’animosité» envers le pasteur qui l’a expulsée de son église. Si le juge donne raison à l’avocate de l’accusé, Me Dominique Bertrand, cette dernière demandera l’arrêt des procédures. L’audition se poursuit aujourd’hui.

COUPABLE

Rappelons que le pasteur dont l’église est située sur le boulevard PierreBert­rand faisait déjà face à des plaintes venant de trois présumées victimes en 2017 lors de son arrestatio­n. Or, le pasteur avait demandé et obtenu un procès séparé devant jury pour la première victime, qui avait 14 ans au moment des faits.

À l’été 2019, il avait été reconnu coupable de neuf chefs d’accusation pour agressions sexuelles et voies de fait, et condamné à huit ans de prison. Le pasteur est cependant en liberté en raison d’un appel du verdict dans ce dossier.

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PAUL MUKENDI Pasteur de Vanier

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