Le Journal de Quebec

Ohtani est dans une classe à part

- RODGER BRULOTTE rodger.brulotte@quebecorme­dia.com Talkin’baseball,

À la fin de chaque saison, les journalist­es affectés aux activités du baseball majeur votent pour le titre du joueur le plus utile à son équipe. En 2014, Mike Trout, l’excellent voltigeur des Angels de Los Angeles, a reçu l’honneur. Depuis 2015, Trout a ajouté deux autres titres à son palmarès même si les Angels ont été écartés des séries. Une rare exception puisque les titulaires précédents avaient eu le privilège de goûter aux éliminatoi­res.

Le baseball majeur devrait instituer une nouvelle catégorie. Celle de l’athlète par excellence qui diffère du joueur le plus utile.

À ce stade-ci de la saison, Shohei Ohtani, un coéquipier de Trout, est mon choix comme joueur par excellence.

Je n’ai jamais cru que quelqu’un pouvait répéter les prouesses de Babe Ruth, soit d’être un lanceur dominant et aussi un excellent frappeur de puissance. Le talent incommensu­rable fait d’ohtani un athlète extraordin­aire.

Malgré le brio de celui qui aura 27 ans en juillet, son club croupit au dernier rang dans l’ouest de la Ligue américaine.

DUR POUR LES RELEVEURS DES JAYS

Une organisati­on qui aspire au championna­t doit disposer d’un excellent enclos de lanceurs. À Toronto, la rotation partante des Blue Jays présentait une fiche de 11-12 avant le match d’hier, tandis que les releveurs avaient un dossier de 12-11.

La relève ne peut pas se permettre de flancher de la sorte. La dernière série contre les Rays a démontré sa faiblesse. Tampa Bay a signé quatre victoires et, chaque fois, les lanceurs de relève de la formation de Charlie Montoyo ont encaissé le revers.

De plus en plus, on analyse le travail du jeune artilleur Alek Manoah, qui évolue avec le club-école AAA des Jays à Buffalo. La direction envisage de le rappeler pour affronter les Yankees de New York, l’une des meilleures équipes de la Nationale. Est-ce qu’il représente une solution pour les problèmes des Jays sur la butte cette année ? Permettez-moi d’en douter.

Les Jays auraient avantage à sacrifier l’un des trois excellents voltigeurs, Randal Grichuk, Lourdes Gurriel Jr ou Teoscar Hernández, qui ont une bonne valeur sur le marché des transactio­ns.

Le directeur général, Ross Atkins, est obligé de réagir rapidement sinon la course aux séries pour les Blue Jays pourrait être terminée le 4 juillet.

WILLIE MAYS, COMME JEAN BÉLIVEAU

Le 6 mai dernier, l’un des plus grands joueurs de l’histoire du baseball, Willie Mays, célébrait son 90e anniversai­re de naissance. Je désire partager quelques moments que j’ai vécus en sa compagnie.

Le 9 juin 1971, après une brillante carrière de 18 saisons avec le Canadien, Jean Béliveau, qui venait de remporter sa 10e coupe Stanley, annonçait sa retraite.

À l’époque, l’ancien maire de SainteAgat­he, Marc Cloutier, occupait un poste clé avec les Expos. Marc s’était lié d’amitié avec l’ex-capitaine du CH alors qu’il travaillai­t avec le Tricolore dans le secteur de la mise en marché. Après la conférence de presse, Cloutier a invité Béliveau à effectuer le lancer protocolai­re des Expos.

Avant la partie, l’ancien lanceur et regretté Ron Piché, qui travaillai­t pour les Expos, et le préposé au vestiaire des visiteurs, Claude Lavoie, se sont assurés que Mays accompagne le grand Jean sur la butte pour le lancer.

Ce soir-là, au parc Jarry, près de 20 000 personnes ont ovationné durant de longues minutes ces deux légendes qui ont toujours été près des partisans. Deux membres du Temple de la renommée qui ne comptaient jamais leurs heures auprès des jeunes.

DES MOMENTS INOUBLIABL­ES

Je me souviens qu’avec la complicité de Claude Lavoie, j’avais invité une équipe de baseball pee-wee de Montréal à venir rencontrer le célèbre joueur des Giants de San Francisco avant un match. Le numéro 24 leur avait prodigué de judicieux conseils.

Ces jeunes s’abreuvaien­t des paroles de ce grand joueur qui a marqué l’histoire du baseball. Je suis convaincu qu’ils ont encore frais à la mémoire leur rencontre avec le « Say Hey Kid ».

De son côté, Andy Perron, un bénévole du Centre Immaculée-conception qui a besogné de nombreuses années à Télé-métropole avec Jean-paul Chartrand junior et qui est un grand ami de l’ex-défenseur du Canadien Guy Lapointe, était un inconditio­nnel de Mays.

Lors d’une visite des Giants au parc Jarry, Mays avait aperçu Perron qui portait le blouson des Giants avec le numéro 24. Dans un geste spontané lors de la pratique d’avant-match, Willie a lancé la balle avec Andy, qui était dans les estrades près du champ droit.

ÉLÉGANCE

Dans un stade de baseball, Mays avait l’élégance d’un Béliveau. Les deux athlètes ont toujours été comparés à d’autres joueurs. Une des chansons les plus populaires des amateurs de baseball, c’est interprété­e par Terry Cashman. Dans un refrain, il chante : « il y avait Willie [Mays], Mickey [Mantle] et The Duke [Snider]. »

Mickey et Willie ont été deux grands joueurs. Mais l’athlète natif de Westfield en Alabama a surclassé le All-american Boy des Yankees avec ses 660 circuits, 3283 coups sûrs et

338 buts volés. Encore aujourd’hui, aucun joueur n’arrive à la cheville du grand Willie pour ses perles défensives. Lors de chaque Série mondiale, on revoit parmi les grands jeux de la classique automnale l’attrapé spectacula­ire, dos au marbre, de Mays au Polo Grounds de New York en 1954. Mays avait la vitesse d’un chevreuil jumelée à la souplesse et l’élégance d’un danseur dans Casse-noisette.

Quand il a mis fin à sa carrière en 1973, Mays était au deuxième rang derrière Ruth pour le plus grand nombre de circuits dans l’histoire des majeures.

Je ne suis pas un fervent collection­neur de souvenirs sportifs, mais parmi les rares items que j’ai en ma possession, il y a une plaque de reconnaiss­ance que Béliveau m’a remise pour mon engagement au sein de sa Fondation, et le gant de Mays qu’il utilisait pour patrouille­r dans le champ centre.

Willie Mays et Jean Béliveau, deux grands joueurs de centre.

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PHOTO D’ARCHIVES Shohei Ohtani lors d’un match au Fenway Park de Boston, le 15 mai.
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