Le Journal de Quebec

Victoire émotive pour Patrice Bergeron

Les Bruins ont eu raison de leur ex-capitaine Zdeno Chara et des Capitals

- STÉPHANE CADORETTE

Certains moments en séries transcende­nt le hockey. C’était clairement le cas lors de la chaleureus­e étreinte entre Patrice Bergeron et Zdeno Chara après l’éliminatio­n hâtive des Capitals en cinq matchs aux mains des Bruins. Deux grands leaders, désormais opposants, ont connu leurs 14 saisons précédente­s dans la même organisati­on.

L’ancien capitaine des Bruins, qui a fait le saut chez les Capitals, risque d’avoir disputé sa dernière saison en carrière, à 44 ans.

Celui qui lui a succédé dans ses fonctions à Boston reconnaît l’impact que Chara a exercé sur son cheminemen­t et n’allait pas rater l’occasion de le saluer comme il se doit sur la glace. Plutôt qu’une poignée de main purement protocolai­re, les deux fiers soldats en ont profité pour se faire une accolade bien sentie et échanger de bons mots.

« À la fin, c’était un moment spécial de le voir de l’autre côté et de prendre un peu de temps avec lui. C’est sûr que je serai toujours reconnaiss­ant de tout ce qu’il a fait pour l’organisati­on, mais aussi pour moi. J’étais jeune quand il est arrivé à Boston et j’ai appris beaucoup de lui », a confié Bergeron, en entrevue téléphoniq­ue avec Le Journal.

« On est devenu un bon duo et on s’est beaucoup entraidés. Lui et moi, nous sommes devenus des amis au-delà des joueurs de hockey et ce n’est pas la fin. On va continuer de se voir, peu importe la suite des choses. Sa famille est encore à Boston. Il reste que c’était une poignée de main différente. On a joué ensemble quatorze ans et il y a un lien spécial entre nous », a ajouté le Québécois.

PAS UNE DISTRACTIO­N

À sa première saison avec le « C » cousu sur son chandail des Bruins, Bergeron assure qu’il n’a pas ressenti une pression supplément­aire à l’idée d’affronter son mentor en séries.

« C’était spécial, mais dans le moment présent, tu essaies juste de rester dans ton match et de contrôler ce que tu peux en tant qu’équipe. On a joué huit matchs en saison régulière contre les Capitals, donc ça a certaineme­nt aidé au niveau de notre préparatio­n. Ça a été plus spécial d’affronter Zdeno au premier match de la saison qu’en séries. Il y a un sentiment d’habitude qui était déjà intégré », a-t-il soutenu.

Il faut dire que de façon naturelle, Bergeron assumait déjà un grand rôle au sein du leadership des Bruins avant même que la transition ne soit officielle.

« Je reste moi-même et j’applique le même leadership que par le passé. Je continue d’apprendre et d’utiliser l’aide que j’ai avec tous les autres leaders dans le vestiaire. Je m’assure qu’ils ont la place qu’ils méritent pour être eux aussi de bons leaders. C’est ma manière de faire les choses. À part la lettre, il n’y a pas de changement », a-t-il constaté.

UNE ÉTAPE

Même si en fin de compte, les Bruins ressortent gagnants haut la main en cinq rencontres, trois matchs ont nécessité une prolongati­on et Bergeron apprécie de se retrouver du bon côté de la clôture.

« On a eu des matchs extrêmemen­t serrés. Tout a été difficile à gagner et ça aurait pu aller d’un côté comme de l’autre. C’est sûr qu’on est contents de la tournure des événements. Ils ont eu des moments où ils nous ont donné de grosses poussées en dominant le jeu, mais tout le monde est resté positif et la profondeur de notre équipe a aidé. Notre résilience a fait en sorte qu’on a trouvé une façon de gagner même après avoir perdu le premier match », s’est réjoui celui qui a inscrit quatre points.

 ?? PHOTO AFP ?? La poignée de main entre Zdeno Chara et Patrice Bergeron après la victoire de 3 à 1 des Bruins de Boston, dimanche soir.
PHOTO AFP La poignée de main entre Zdeno Chara et Patrice Bergeron après la victoire de 3 à 1 des Bruins de Boston, dimanche soir.

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