Le Journal de Quebec

Le coroner pointe un mauvais positionne­ment du camion

Sortie du rapport sur la chute mortelle survenue en 2020

- NICOLAS SAILLANT

Même si le coroner a relevé plusieurs problèmes lors de l’interventi­on du Service incendie de la Ville de Québec qui s’est soldée par la chute mortelle d’une femme dans le quartier Petit-champlain en novembre 2020, le fils de la victime se montre compréhens­if.

Au matin du 3 novembre 2020, les pompiers se sont dirigés vers le boulevard Champlain pour une femme en détresse accrochée à la fenêtre d’un bâtiment en feu. À l’arrivée des pompiers peu avant 7 h, la femme était suspendue dans le vide, puis a lâché prise sous les yeux horrifiés des témoins.

Dans son rapport, le coroner Donald Nicole a constaté plusieurs éléments qui auraient peut-être permis aux pompiers d’assister Marie-france Huez, 76 ans, à temps. Il fait notamment valoir que le positionne­ment du camion-échelle « n’était pas optimal ni conforme aux règles de l’art pour effectuer un sauvetage ».

VISION TUNNEL

Le coroner note que les pompiers sur place avaient une formation adéquate, « mais peu d’expérience [...] en pareille situation ». Me Nicole évoque une possible « vision tunnel » du personnel du véhicule, qui n’aurait pas vu la dame à la fenêtre en raison du stress intense et une montée importante d’adrénaline.

Une analyse que ne partage pas le futur président des pompiers de la Ville de Québec, Alexandre Arturi. « La vision tunnel, je n’y crois pas, les gars ont de l’expérience », plaide-t-il.

D’autre part, le coroner trouve « inconcevab­le » que le bâtiment incendié – classé « à risque élevé » en raison de sa localisati­on dans le Vieux-québec – n’ait fait l’objet d’aucune inspection de prévention des incendies depuis 1994. Il se demande donc si les arrondisse­ments ont les compétence­s et les ressources nécessaire­s pour la prévention des incendies.

Joint par Le Journal, Frédéric Guillemett­e, le fils de la victime s’est montré conciliant face au départ de sa mère. « Je ne peux pas pointer [du doigt] les pompiers, je ne peux pas faire ça », dit-il.

PAS DE POURSUITE

Il se dit d’ailleurs en accord avec les recommanda­tions du coroner, mais rappelle que c’est une question « d’effectifs et de priorité » pour la ville. En ce sens, M. Guillemett­e écarte toute possibilit­é de poursuite estimant que cela « ne ramènera pas [sa] mère ».

Le coroner a pu expliquer avec exactitude ce qui s’est produit en raison des caméras de surveillan­ce dans l’appartemen­t de Mme Huez.

À ce moment, la victime, qui aurait pu s’en aller en toute sécurité, a plutôt tenté d’éteindre elle-même l’incendie venant d’un fil électrique en lançant un coussin en feu par la fenêtre. Malheureus­ement, l’ouverture de cette fenêtre a fait en sorte d’alimenter le brasier et la victime s’est retrouvée piégée.

 ?? PHOTOS D’ARCHIVES, AGENCE QMI ET COURTOISIE ?? Marie-france Huez (en mortaise) est décédée après être tombée du 4e étage, alors qu’elle se tenait sur le bord de la fenêtre, tentant d’échapper à l’incendie qui faisait rage. Les pompiers étaient sur place au moment de sa chute, mais ils n’avaient pas eu le temps de déployer complètemn­t leur échelle.
PHOTOS D’ARCHIVES, AGENCE QMI ET COURTOISIE Marie-france Huez (en mortaise) est décédée après être tombée du 4e étage, alors qu’elle se tenait sur le bord de la fenêtre, tentant d’échapper à l’incendie qui faisait rage. Les pompiers étaient sur place au moment de sa chute, mais ils n’avaient pas eu le temps de déployer complètemn­t leur échelle.

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