Pas d’ovni dans le ciel de Montréal
Il s’agissait d’un nouveau train de satellites développé par la compagnie Spacex
Plusieurs Québécois ont cru avoir la berlue et se sont empressés de braquer la caméra de leur cellulaire vers les étoiles, mercredi soir, pour filmer une mystérieuse ligne de lumières volantes qui n’est finalement pas un ovni… mais un tout nouveau satellite.
« Au début, je croyais que c’était une ligne droite d’oiseaux qui volaient. C’était immense et ça allait vite, mais c’était lumineux comme la lumière au-dessus de ma table de cuisine. J’étais flabbergasté », décrit Robert Béland, un résident de L’île-des-soeurs.
Comme des dizaines de personnes, Hajar Bahir-lapierre a aussi documenté le phénomène et a partagé ses photos sur les réseaux sociaux. « C’était vraiment fascinant. Ça m’a surprise quand j’ai su que ce n’était pas des extraterrestres, en fouillant sur internet, mais ça reste un beau spectacle », avoue la Montréalaise de 29 ans.
« C’est définitivement un train de satellites de Starlink », confirme l’astrophysicien Robert Lamontagne, de l’université de Montréal, en voyant les clichés.
INTERNET EN RÉGION
Développés en Californie par la compagnie d’exploration spatiale Spacex, créée par le richissime Elon Musk, ces nouveaux satellites permettent déjà de fournir l’internet haute vitesse dans les régions éloignées de la planète. « Les satellites Starlink sont plus de 60 fois plus proches de la Terre que les satellites traditionnels », peut-on lire sur le site de l’entreprise.
« Ça demeure encore des apparitions inhabituelles pour nous, explique M. Lamontagne. On est habitués à voir des satellites sous forme de point dans le ciel. [...] On va en voir de plus en plus en forme de train comme ça parce que le rythme des lancements s’accélère. »
Spacex a d’ailleurs publié sur Twitter cette semaine que 60 de ses satellites ont été déployés mercredi d’un seul coup.
« Après le Soleil et la Lune, c’est clairement un des points les plus brillants dans le ciel maintenant. Il faudra s’y habituer. C’est sûr que ça fait rager des astronomes. Ils doivent observer le ciel et ces trains de satellites passent dans le champ de leur caméra », affirme en ricanant Robert Lamontagne.
Pour l’instant, seule la version bêta du service internet haute vitesse de Spacex est vendue à certains clients dans des communautés rurales, au Canada, aux États-unis et au Royaume-uni.