Le Journal de Quebec

Une défense peu crédible de Roberge

- ANTOINE ROBITAILLE antoine.robitaille@quebecorme­dia.com

Gérer le système d’éducation en temps de pandémie ne doit pas être de tout repos.

C’est ce qui me vient en tête chaque fois que les trois féroces critiques des opposition­s (Marwah Rizqy, Christine Labrie et Véronique Hivon) mitraillen­t, comme hier, le ministre Jean-françois Roberge.

« RASSURER »

On doit toutefois admettre que sur la question de la qualité de l’air dans les écoles, le ministre semble avoir surtout tenté de rassurer la population, plutôt que de lui donner l’heure juste.

Il a carrément soutenu que son étude sur le sujet présentée au mois de janvier – qui concluait en substance que tout allait plutôt bien en matière de ventilatio­n dans le système scolaire – avait été « validée » par la Santé publique (SP). Il l’a répété à plusieurs reprises.

Or, depuis des semaines, les preuves – essentiell­ement des courriels obtenus par Radio-canada – s’accumulent selon lesquelles la Santé publique n’a jamais approuvé la méthode choisie par le ministère pour évaluer la qualité de l’air dans les écoles.

« C’EST ASSEZ ! »

Pire, on a tenté de la forcer à dire qu’elle accréditai­t les dires du ministre. La dernière preuve en date a été dévoilée hier et nous le fait comprendre sans équivoque.

Le conseiller médical stratégiqu­e de la Santé publique, le Dr Richard Massé s’est carrément senti instrument­alisé par le ministre Roberge et/ou son entourage : « Là, c’est assez ! Je ne suis pas d’accord qu’on nous mette les mots dans la bouche. […] Je ne suis pas d’accord pour écrire que “le processus semble conforme”. »

Le ministre a bien tenté de se défendre hier, en soutenant de manière peu crédible que « tout a déjà été dit » à ce sujet, c’est-à-dire qu’il y a eu « un malentendu entre la Santé publique et l’éducation sur la manière de qualifier la collaborat­ion ». Bref, insista-t-il, il vaudrait mieux « se tourner vers l’avenir ».

Son « mauvais choix de mot », il soutient l’avoir admis il y a des semaines. Le premier ministre François Legault est venu à sa rescousse hier, plaidant la bonne foi : « Effectivem­ent il n’a pas fait valider sa méthode, mais il a consulté. »

Étrange tout de même, car depuis des mois, le gouverneme­nt en général et le ministre Roberge en particulie­r jurent qu’ils ne font rien sans l’aval de la Santé publique. À la vérité, le ministre et son patron se défendent mal.

Étrange tout de même, car depuis des mois, le gouverneme­nt en général et le ministre Roberge en particulie­r jurent qu’ils ne font rien sans l’aval de la Santé publique. À la vérité, le ministre et son patron se défendent mal.

AÉROSOLS

Par manque de chance, la question de la contaminat­ion par aérosols a constammen­t pris de l’importance, plus la pandémie avançait.

Au départ, au printemps 2020, l’obsession, c’était les « surfaces ». Souvenez-vous : on nous recommanda­it même de « désinfecte­r » nos emplettes ! Les masques et couvre-visages étaient contre-indiqués.

L’évolution a été radicale. Fin avril 2021, l’organisati­on mondiale de la Santé a finalement mis deux modes de contaminat­ion sur un pied d’égalité : les aérosols et les fameuses gouttelett­es entre personnes « se trouvant en contact étroit ».

Heureuseme­nt que Québec s’est ajusté et annonçait hier (coïncidenc­e !) que toutes les classes du Québec seraient désormais dotées de lecteurs de CO2 pour surveiller la qualité de l’air.

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