Le double langage de Bell Média
Quand j’ai appris que Bell Média débranchait, larguait, écartait Maripier Morin, la première question que je me suis posée est : mais pourquoi ?
En ne donnant aucune explication sur l’interruption des tournages de la docusérie Mais pourquoi ? de Maripier Morin à Z, Bell Média a manqué de transparence.
Si tu tends publiquement la main à quelqu’un pour lui offrir une deuxième chance, c’est très bizarre que tu décides de lui retirer soudainement.
Mais si tu le fais, tu dois au moins expliquer tes raisons.
CAUSER DES DOMMAGES
Avouez que la volte-face est assez spectaculaire. Après avoir annoncé qu’il y aurait une deuxième saison de la docusérie Mais pourquoi ?, alors que les tournages avaient déjà commencé, Bell Média a émis mardi un communiqué laconique.
« Après discussions avec la maison de production ainsi qu’avec Maripier Morin, nous avons décidé de ne pas inclure de nouveaux épisodes de Mais pourquoi ? dans notre programmation et, par conséquent, de mettre un terme à la production en cours. »
On a envie de dire, comme Cyrano de Bergerac : « C’est un peu court, jeune homme ».
Y a-t-il eu un comportement déplacé de Maripier Morin sur un tournage ? De nouveaux faits ont-ils été portés à l’attention de la direction ? Ou est-ce simplement pour ne pas déplaire, pour faire consensus ? Pourquoi le vent a-t-il changé aussi brusquement ? Vous pouvez nous le dire, on est capable d’en prendre…
Au cours des dernières semaines, on avait appris que trois employeurs avaient entrepris la « réhabilitation » de Maripier Morin. Vous me direz que dans la série La faille et dans Arlette !, le film de Mariloup Wolfe (sur un scénario de Marie Vien), Maripier Morin joue un personnage, alors que dans Mais pourquoi ?, elle ne joue pas, elle est elle-même.
Mais ce n’est pas comme si Bell Média venait de découvrir ça !
Si tu décides en ton âme et conscience de donner une deuxième chance à un individu X, au moins assume ton choix jusqu’au bout.
Est-ce que Bell Média a cédé aux hauts cris de la clique artistique qui s’est offusquée de la nomination de Maripier Morin au gala Artis ? Faut-il rappeler à Bell Média que c’est le public qui vote pour ces nominations ? Vox populi, vox Dei ?
Il y a une chose qui me chicote encore plus dans ce dossier.
Chaque année, Bell Média revient avec son programme Bell cause pour la cause. Pour nous sensibiliser à la santé mentale. Pour montrer de l’empathie envers les gens qui en arrachent.
On y souligne l’importance, pour les gens qui souffrent, de parler publiquement de leur détresse. Au fil des ans, plusieurs porte-parole ont été des personnalités ayant des dépendances.
Or, Maripier Morin a une dépendance à l’alcool. Elle a fait une cure fermée. Elle est encore suivie par des psys.
Elle est manifestement en souffrance, en détresse. Or, que fait Bell, quelques jours seulement après qu’elle ait craqué en direct à TLMEP ? L’entreprise la largue, au moment où elle est la plus vulnérable.
Comment Bell Média peut nous faire croire que la « cause » de la santé mentale lui tient à coeur quand l’entreprise « cause » un tel désarroi à une personne aussi manifestement fragile ?