La fin d’une grande aventure ?
Comme de nombreux autres danseurs québécois, Kim Gingras et Vincent Noiseux font la fierté des Québécois aux côtés des artistes les plus populaires de la planète depuis une dizaine d’années. Mais la pandémie les aura forcés à une réflexion quant à la suite du pan international de leur carrière.
La pandémie a amené Vincent Noiseux, qui a dansé avec Beyoncé, Ricky Martin, Shania Twain et Janet Jackson, à faire une triste réflexion.
« Je vais avoir 36 ans dans un mois, explique-t-il. Pour un danseur, c’est quand même un âge avancé. Et les grandes tournées ne reprendront pas avant 2022. Je vais avoir 38 ans. Une personne qui a 21 ans peut se permettre d’être deux ans sans travailler et reprendre avec plusieurs années devant elle. Moi, ça ne veut pas nécessairement dire que la demande va être aussi forte pour mon casting. J’ai cette pression-là de me dire : ‘‘Est-ce que je dois me recycler complètement et trouver autre chose ?’’ »
Vincent Noiseux est resté à Los Angeles durant la pandémie, où il a sa résidence avec son amoureux. Il est revenu au Québec la semaine dernière et restera jusqu’à la fin septembre pour aligner de petits contrats ici.
Le danseur souligne que les choses sont aussi difficiles pour les jeunes danseurs qui venaient de commencer à Los Angeles. « Ça rend la chose extrêmement difficile pour les jeunes ne serait-ce que pour le visa de travail, qui dure seulement trois ans et qui coûte 4000 $ à 6000 $. Pour quelqu’un qui était en plein milieu d’un visa de travail de trois ans, se faire enlever un an et demi d’opportunités c’est extrêmement difficile. »
« J’ai vu beaucoup de danseurs qui venaient d’arriver à Los Angeles ça ne fait pas longtemps et qui sont retournés au bercail », ajoute-t-il.
KIM GINGRAS RÉFLÉCHIT AUSSI
Est-ce que la pandémie fera en sorte qu’on verra moins de talents québécois éclore à l’international dans les prochaines années ? « J’espère que non, souhaite Kim Gingras. C’est là qu’on va voir qui veut vraiment percer malgré les hauts et les bas. Oui, ça va peut-être freiner des déménagements et il y a moins d’opportunités pour eux de se prouver en ce moment. Et je pense que ça va faire un clean up des gens comme moi, qui ont 35 ans, qui dansent encore, mais qui se questionnent à savoir s’ils veulent encore faire ça. Ça va faire de la place pour les jeunes ».
Kim Gingras a même quitté son condo de Los Angeles qu’elle habitait depuis huit ans. Mais elle confie que cette réflexion avait déjà commencé avant la pandémie.
Elle confie qu’elle est prête à faire des allers-retours de nouveau, mais la quarantaine obligatoire a compliqué les choses, dit-elle. « J’ai encore ma carte verte pour plusieurs années et je suis encore représentée par une agence de Los Angeles ».