Le Journal de Quebec

Les urgences de Québec bondées et en manque d’effectifs

- PIERRE-PAUL BIRON

Les urgences de la région sont débordées après avoir retrouvé leur achalandag­e « prépandémi­e », sans augmenter leurs effectifs. On a d’ailleurs frôlé le bris de service le week-end dernier au CHUL, où des employés dénoncent des conditions « qui n’ont plus de bon sens ».

Jeudi dernier, « une quarantain­e de demi-quarts de travail » prévus pour le week-end n’étaient pas comblés à l’urgence du Centre hospitalie­r de l’université Laval (CHUL). « Jeudi et vendredi, les gestionnai­res se sont mis à l’oeuvre pour combler les besoins. On a fait des appels au volontaria­t dans les autres hôpitaux et sur d’autres départemen­ts du CHUL », explique Bryan Gélinas, porte-parole du CHU de Québec.

INQUIETS DES RISQUES

Selon nos informatio­ns, il manquait tout de même du personnel sur certains quarts. « C’était à sept, huit infirmière­s en moins. Ça n’a pas de bon sens », confie l’une d’elles, sous le couvert de l’anonymat.

« Le temps supplément­aire, la surcharge, le déplacemen­t de personnel, c’est ça la routine maintenant », dénonce la présidente de la section locale de la FIQ, Nancy Hogan.

Ces pratiques font d’ailleurs craindre à plusieurs infirmière­s pour la sécurité des usagers.

« On est chanceux que rien ne soit arrivé encore », soutient une de nos sources. « C’est beau, augmenter les ratios, mais tu ne peux pas monter à 10 patients non plus. C’est une bombe à retardemen­t. »

PEU DE SOLUTIONS

La direction du CHU de Québec confirme la problémati­que, mais soutient qu’il n’y a actuelleme­nt pas de solutions à court terme.

On explique que l’achalandag­e est revenu au niveau prépandémi­e, mais que les mesures liées à la COVID sont toujours en place et augmentent la tâche. Et même si on détournait des ambulances du CHUL vers d’autres centres, on ne ferait que déplacer le problème, la pression étant forte partout.

« On a un fort achalandag­e dans toutes les urgences de la région de Québec. […] Ça amènerait un problème de capacité dans le reste de la région », soutient Bryan Gélinas.

À court terme, la solution reste donc de déplacer des équipes vers les endroits où la situation est plus urgente. Et vu la forte pression, la direction du CHU demande même à la population d’utiliser les salles d’urgence avec discerneme­nt.

« On ne décourage jamais les gens d’aller aux urgences, mais s’ils ont un doute, s’ils ne sont pas certains, ils peuvent vérifier avec le 811 qui leur dira si c’est justifié ou si ça peut attendre d’aller en clinique le lendemain », précise le porte-parole du CHU.

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