Québec veut faire la lumière sur les pensionnats d’ici
Fouilles envisagées après la découverte à Kamloops
Le gouvernement Legault estime que des dépouilles d’enfants autochtones peuvent se trouver sur les sites d’anciens pensionnats au Québec, comme ce fut le cas à Kamloops, et envisage des fouilles, conjointement avec le gouvernement fédéral.
« On ne peut pas exclure qu’il se soit passé la même chose ici, au Québec. C’est gênant, c’est choquant, c’est révoltant, et on doit des réponses à ces familles-là », a déclaré le premier ministre François Legault, hier, au Salon bleu.
Le premier ministre réagissait à la découverte des dépouilles de 215 enfants autochtones sur le site d’un ancien pensionnat de Kamloops, en Colombie-britannique la fin de semaine dernière.
Jusqu’aux années 1990, 139 « écoles résidentielles » ont été utilisées à l’échelle du pays pour assimiler les jeunes autochtones à la culture canadienne.
PROTÉGER LES SITES
Selon la Commission de vérité et réconciliation, au moins 3200 enfants y sont décédés en raison de mauvais traitements ou de négligence.
La maladie peut également avoir causé le décès des enfants retrouvés à Kamloops.
Au Québec, on retrouvait 12 de ces pensionnats, le dernier ayant fermé ses portes en 1991.
Le gouvernement québécois envisage maintenant de sécuriser les sites afin d’effectuer des fouilles.
« On sait que les pensionnats, ça relève du gouvernement fédéral, donc il faut avoir l’accord du gouvernement fédéral », a précisé M. Legault.
Hier, le ministre responsable des Affaires autochtones, Ian Lafrenière, a affirmé qu’il souhaite consulter les familles et les communautés avant d’aller de l’avant. Après tout, au moins quatre anciens pensionnats se trouvent aujourd’hui en territoire autochtone.
ENQUÊTE INDÉPENDANTE
De leur côté, les partis d’opposition ont réclamé à l’unisson une enquête publique et indépendante.
« Qu’est-ce que ça va prendre à M. Legault pour envoyer un signal clair aux Premières Nations qui demandent depuis des lustres, concernant la disparition des enfants, que ce soit dans un système de santé ou le système de pensionnat, que la lumière soit faite ? » a demandé la solidaire Manon Massé.