Lacombe inquiet de l’exode des éducatrices
Il veut que leur salaire reflète l’importance de leur travail
Le ministre Mathieu Lacombe a bon espoir que les hausses de salaire qui seront accordées aux éducatrices en garderies et CPE au terme de la négociation des conventions collectives refléteront l’importance de leur travail auprès des tout-petits.
Le ministre de la Famille ne s’en cache pas, il est « inquiet » de la vague de départs appréhendée des travailleuses de la petite enfance.
Alors que la pénurie de personnel est déjà criante dans le réseau, près d’une éducatrice sur deux envisage de quitter la profession d’ici trois ans, révèle un sondage maison du mouvement Valorisons ma profession réalisé auprès de 3669 éducatrices de partout à travers le Québec. Le maigre salaire, qui oscille entre 32 000 $ et 42 000 $ au bout de dix ans de services, est en cause.
« Je suis préoccupé par ces données-là », a réagi hier Mathieu Lacombe. Mais aux partis d’opposition qui émettent des doutes sur ses intentions, il réplique qu’on doit laisser la chance à son gouvernement de mener les pourparlers avec les syndicats représentant les éducatrices.
« Au terme de cette négociation-là, il y aura nécessairement une hausse de salaire, insiste-t-il. Je suis certain qu’à la fin, ça reflétera l’importance de leur travail. »
« BIEN PLUS QUE DES GARDIENNES »
Celles qui oeuvrent au quotidien auprès des bambins se sentent dévalorisées. Instigatrice du mouvement Valorisons ma profession, Émilie Dechamplain, s’est rendue hier à l’assemblée nationale pour dénoncer la situation.
« Dans les discours du ministère, on ne se sent pas valorisés, a-t-elle confié aux journalistes. C’est au niveau de la société aussi, de l’image qui est projetée de nous, c’est comme si on était des gardiennes, ce qui n’est pas le cas. »
Le ministre Lacombe s’inscrit en faux contre cette perception. « Ce ne sont définitivement pas des gardiennes ! dit-il. [Ce] sont des spécialistes de la petite enfance. J’ai beaucoup de respect pour elles. »
La députée péquiste Véronique Hivon accuse le gouvernement caquiste de ne pas avoir pris au sérieux plus tôt la pénurie d’éducatrices.
« Malheureusement, faute d’actions concrètes qui ont été faites, on est dans le mur », se désole-t-elle.
Même constat du côté de la solidaire Christine Labrie. Selon elle, c’était pourtant une catastrophe annoncée.