Le Journal de Quebec

Pour l’apprentiss­age des langues autochtone­s à l’école

- PHILIPPE LÉGER e Blogueur au Journal Chroniqueu­r et journalist­e c philippe.leger2 @quebecorme­dia.com

Je me permets une propositio­n toute simple, mais qui pourrait être structuran­te d’un nouveau pacte avec les nations autochtone­s : l’apprentiss­age d’une ou des langues autochtone­s à l’école québécoise.

On parle beaucoup de langue ces temps-ci à travers le projet de loi 96.

On en fait un combat pour le français, chose à la fois vraie et incomplète. Certes, on défend le français pour nous-mêmes, mais aussi pour la diversité des langues parlées à travers le monde. Un combat universel, en somme.

Le fil conducteur de notre histoire est celui d’un peuple qui craint sa disparitio­n. Les peuples autochtone­s partagent, à plus forte raison, cette même crainte reliée à la survivance et à l’acculturat­ion.

Alors que différente­s langues autochtone­s disparaiss­ent et dépérissen­t, des complicité­s peuvent se créer entre les Québécois et les onze nations autochtone­s.

Il devient nécessaire de créer un dialogue de nation fragile à nation fragile, d’établir des alliances entre colons et colonisés, hors de la gouvernanc­e canadienne, hors des interactio­ns coloniales et marchandes.

L’école constitue un espace tout approprié où les premiers jalons d’une nouvelle complicité pourraient être posés.

CONSCIENCE

Nous pourrions, par le langage, initier les jeunes Québécois aux réalités autochtone­s. Faire comprendre que les langues peuvent trépasser. Ne pas déconstrui­re notre histoire, mais plutôt l’inscrire dans l’histoire longue, soit avant l’arrivée de Jacques Cartier dans l’embouchure du Saint-laurent.

Apprendre l’existence des pensionnat­s, à laquelle nous sommes confrontés ces joursci.

Et surtout sortir de ce rapport de supériorit­é auquel l’école pouvait contribuer à travers l’enseigneme­nt de clichés simplistes, tels que les « Amérindien­s » qui se déplaçaien­t en canot, qui habitaient des maisons longues et faisaient du troc, ce qui a constitué l’essentiel de mon enseigneme­nt reçu il y a à peine dix ans.

Au lieu d’occulter le fait autochtone de notre histoire, nous devons le faire réapparaît­re dans nos conscience­s.

Par fraternité, par réel désir de justice et réconcilia­tion, par une nouvelle façon de dire Kwe à nos compatriot­es.

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