L’effet Valérie Plante ?
Quand je me suis présentée en politique municipale à Montréal en 2009, c’était l’époque triste de la corruption municipale. La commission Charbonneau donnait des frissons avec des élus, fonctionnaires et entrepreneurs acoquinés avec des mafiosos…
À Laval, Gilles Vaillancourt a fait de la prison, sa soeur fut arrêtée en essayant de flusher de l’argent dans les toilettes. À Montréal, Gérald Tremblay démissionnait pour être remplacé par Applebaum, qui a vu son règne se terminer les menottes aux poignets. C’est digne d’un film de série B.
J’ai eu un choc une fois élue, c’était l’époque où la politique municipale rimait avec vieux monsieur, agent d’immeuble, notaire ou fils d’épicier qui promettaient du mobilier urbain, des rues asphaltées et des dalles de trottoirs aux citoyens qui avaient voté du bon bord. J’ai l’impression de parler de l’ère Duplessis, mais non, ça fait juste 12 ans !
Il y avait aussi du bon monde, mais pour vrai, pas beaucoup de gens inspirants.
Beaucoup d’élus n’avaient aucun intérêt pour les enjeux municipaux modernes tels que l’urbanisme, les transports actifs, les quartiers à échelle humaine, le développement durable, l’aménagement urbain…
PETITE RÉVOLUTION
Quand je suis partie, 8 ans plus tard, les choses avaient changé. Une nouvelle génération d’élus de tous les âges a pavé la voie, montrant que le municipal permet des changements structurants pour notre société.
Toutefois, le municipal est resté masculin. En 2017, seulement 19 % de mairesses et
34,5 % de conseillères furent élues.
Or, la plus grande ville du Québec a élu Valérie Plante.
Son élection aurait-elle marqué l’imaginaire de plusieurs jeunes femmes qui se disent aujourd’hui : « C’est possible ! » ? Car on le sait, les modèles sont très importants pour amener des groupes sous-représentés à se lancer en politique.
ANNÉE DES JEUNES FEMMES MAIRESSES ?
En 2021, sept jeunes femmes brigueront les mairies de Gatineau, Rimouski, Sherbrooke, Granby, Québec, Longueuil et Matane. On ne sait pas si elles seront élues, mais elles ont le courage de se présenter. C’est une bonne nouvelle dans le combat qui vise la parité, et la preuve que la politique municipale a évolué.