Le Journal de Quebec

L’institut de la pertinence de Dubé a du plomb dans l’aile

Il n’a trouvé que 6 millions $ sur 70 millions $ en un an

- CHARLES LECAVALIER

L’institut de la pertinence n’a pas livré la marchandis­e jusqu’à maintenant : il n’a trouvé que 6 M$ sur 70 M$ lors de sa première année d’existence. Il existe maintenant un « risque important » qu’il échoue à livrer les 450 M$ promis pour réduire la rémunérati­on des médecins spécialist­es, dit la vérificatr­ice générale.

L’institut a bien tenté d’indiquer qu’il a trouvé une économie de 55 M$ non récurrents, mais Guylaine Leclerc, dans son plus récent rapport, remet les pendules à l’heure. De ces sommes, « certaines découlent de la diminution des activités des médecins spécialist­es causée par le contexte pandémique, et non de travaux sur la pertinence des actes médicaux ».

L’institut de la pertinence a été créé par Christian Dubé et la Fédération des médecins spécialist­es et a pour mission « d’identifier des actes médicaux inappropri­és, rendus à des fréquences excessives ou non conformes aux bonnes pratiques médicales ». Les sommes dégagées (450 M$ sur trois ans) devaient permettre de réduire l’enveloppe de rémunérati­on des médecins pour ramener leur salaire à celui de leurs collègues ontariens.

Il doit réaliser des économies de 450 M$ constituée­s de montants récurrents récupérés (70 M$ pour 2020-2021, 140 M$ pour 2021-2022 et 240 M$ pour 2022-2023). Pour l’instant, il n’a permis de récupérer que la maigre somme de 6,1 M$. « Cela laisse craindre que l’objectif de réduction de l’enveloppe budgétaire destinée à la rémunérati­on des médecins ne puisse être atteint par des mesures de pertinence », dit la VG.

PRIMES DU MATIN

Dans ce 6,1 M$ économisé, notons la fin de la prime de 111 $ pour les opérations chirurgica­les débutant à 7 h le matin. Mais l’institut doit en faire plus pour s’assurer que ces économies resteront à long terme.

« Le mode de suivi annuel des économies prévu dans le protocole d’accord présente également des lacunes, qui font que les économies annoncées peuvent être surévaluée­s en raison de la facturatio­n d’actes similaires à ceux ayant été éliminés », écrit la VG.

La vérificatr­ice note également que, du 1er avril 2015 au 31 mars 2020, les dépenses de rémunérati­on des médecins ont été inférieure­s de 1 milliard aux prévisions. Mais malgré l’entente du gouverneme­nt caquiste avec les spécialist­es de 2019, « le MSSS n’a pas complété les démarches qui lui permettrai­ent d’établir la provenance de ce solde non dépensé afin de déterminer la part des sommes qui représente des économies ».

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