Le Journal de Quebec

L’interdicti­on sera réévaluée

Même des directeurs d’école réclament des assoupliss­ements quant aux bals de finissants

- GENEVIÈVE LAJOIE ET DAPHNÉE DION-VIENS

Après des élèves et des parents, voilà que des directions d’école réclament à leur tour des assoupliss­ements aux règles entourant la tenue d’événements pour les finissants, jugées trop sévères dans le contexte actuel.

De son côté, le Dr Horacio Arruda s’est engagé mercredi à réévaluer la possibilit­é de permettre ou non les bals de finissants. « On n’est pas là pour écoeurer la population », s’est-il défendu à la conférence de presse portant sur la prochaine rentrée scolaire.

Annoncée en début de semaine, la décision de la Santé publique de faire une croix, cette année, encore, sur l’organisati­on de ce rite de passage des élèves du secondaire vers la vie adulte fait bien des mécontents ( voir autre texte).

Des cérémonies de remise de diplômes pourront être organisées, mais ces activités doivent se dérouler à l’école, pendant les heures de classe. Les parents ne peuvent y assister.

TROP LOIN

La Fédération québécoise des directions d’établissem­ent d’enseigneme­nt (FQDE) juge que certaines directives vont trop loin, puisqu’elles sont encore plus strictes que l’an dernier.

Lors d’une rencontre qui s’est déroulée mardi avec le ministère de l’éducation, la FQDE a réclamé que des cérémonies de remise de diplômes puissent se dérouler en soirée ou pendant la fin de semaine. « On ne voit pas la pertinence de faire ça pendant les heures scolaires, mais alors pas du tout », lance son président, Nicolas Prévost.

Les directions d’école souhaitent aussi que les parents puissent être présents, comme l’an dernier, tout en respectant les règles de distanciat­ion physique.

COUVERTURE VACCINALE INSUFFISAN­TE

De son côté, le Dr Arruda a précisé que la couverture vaccinale de cette catégorie de la population est insuffisan­te, actuelleme­nt, pour donner le feu vert à l’organisati­on des traditionn­els bals de finissants.

« Mais je m’engage à refaire une évaluation très rapide, a-t-il ajouté. S’il y a une chose que les parents peuvent faire et les élèves, c’est de se faire vacciner, car ça, ça peut changer énormément la donne dans les prochaines semaines. »

La tenue des bals de finissants plus tard dans l’été est une avenue analysée. « C’est clair que quand une bonne proportion de gens vont avoir eu leur première dose, même le début de deuxième dose, là on fait face à une population qui a un autre statut immunitair­e », a-t-il fait valoir.

PARTYS CLANDESTIN­S

Les partis d’opposition craignent que l’interdicti­on d’organiser les bals de finissants n’encourage la tenue de partys clandestin­s visant à fêter le passage du secondaire au cégep.

De tels rassemblem­ents sont bel et bien prévus, confirment des jeunes rencontrés par Le Journal hier aux abords de l’école secondaire de La Seigneurie, à Québec.

Dans une lettre envoyée aux parents la semaine dernière, la direction de cette école leur a demandé de ne pas permettre à leur jeune de participer à de tels partys clandestin­s.

De son côté, Horacio Arruda est conscient que les décisions prises par la Santé publique peuvent avoir des effets pervers. « Ça fait partie des choses qu’on va revoir et réévaluer », a-t-il dit.

« IL EST PERMIS (...) DE FRÉQUENTER DES CENTRES D’ACHAT QUI SONT BONDÉS DE MONDE QU’ON NE CONNAÎT PAS, MAIS IL EST INTERDIT DE TENIR DES BALS DE FINISSANTS »,

- Jasmin Montambaul­t, finissant

 ?? PHOTO COURTOISIE ?? À l’instar de milliers de jeunes comme lui, Jasmin Montambaul­t, 17 ans, finissant à l’école secondaire de Donnacona, demande au gouverneme­nt du Québec de revoir sa position sur l’interdicti­on de tenir des bals de finissants.
PHOTO COURTOISIE À l’instar de milliers de jeunes comme lui, Jasmin Montambaul­t, 17 ans, finissant à l’école secondaire de Donnacona, demande au gouverneme­nt du Québec de revoir sa position sur l’interdicti­on de tenir des bals de finissants.

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