Le Journal de Quebec

N’hésitez plus et déconfinez les bals des finissants, s.v.p.

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L’année n’a pas été facile. Que dis-je, les deux dernières années n’ont pas été faciles. Les élèves n’attendent que la fin des cours pour retrouver le sourire, une raison à tous leurs efforts, un temps pour reprendre leur souffle.

La cohorte finissante de 2021 a été choyée, le 30 mai dernier, par une formidable nouvelle couronnant de manière exceptionn­elle toutes les déceptions que l’année avait apportées. Gracieuset­é du gouverneme­nt, du ministère, de la COVID-19, les finissants peuvent dire au revoir à tout espoir de clore leur passage au secondaire de façon significat­ive. Pas de bal, pas de collation des grades, pas d’activités de finissants. Alors que la nouvelle peut arriver comme une évidence pour certains, les secondaire­s 5 la voient différemme­nt.

Pendant des mois nous nous sommes accrochés à l’idée de voir arriver les vaccins pour nous permettre d’avoir, une bonne fois pour toutes, une soirée entre finissants, un bal. Il n’y a que quelques jours, on nous encouragea­it à nous faire vacciner dans l’idée que nous pourrions avoir un bal déconfinés. Mais tous les rêves, aussi petits et atteignabl­es semblaient-ils, tombèrent à l’eau en ce fameux lundi.

GRANDE DÉCEPTION

La déception se lit sur tous les visages, mais c’est l’incompréhe­nsion, la colère et la tristesse qui règnent en nous. L’incompréhe­nsion, car autant de mesures s’opposant aux activités des finissants semblent sortir de nulle part. Dans les médias de bonnes nouvelles surgissent enfin. Les gens se font vacciner, les cas diminuent, les terrasses ouvrent à Montréal, les Canadiens gagnent les séries, le couvrefeu est levé.

Pourtant, malgré toutes ces améliorati­ons, les finissants ne pourraient pas bénéficier d’un bal de fin d’études ? Un événement qu’ils méritent profondéme­nt après une année si difficile. Que sont-ils censés faire ? Quitter l’école après leur dernier examen sans jamais se retourner ? Sans la possibilit­é de dire au revoir. Au revoir aux élèves. Au revoir aux profs. Au revoir à l’école. Rien qu’à l’écrire, j’ai les larmes qui me montent aux yeux. Un bal aurait été apprécié, encouragea­nt, nécessaire. Pour souligner nos efforts. Ou simplement pour dire au revoir.

Imposer une liste de contrainte­s inatteigna­bles pour limiter les bals et la collation des grades est la meilleure façon de voir apparaître des festivités non encadrées un peu partout. Au moins, à l’école, nous aurions été certains que les mesures sanitaires seraient respectées. En privant les élèves d’un environnem­ent contrôlé pour souligner leur fin de secondaire, on ne fait que donner l’occasion aux finissants d’organiser des soirées pas mal moins Covid-friendly. Les aprèsbals dans les parcs nous sont livrés sur des plateaux d’argent plutôt que d’être sécurisés. Donc, oui, beaucoup d’incompréhe­nsion ressort de cette annonce.

LARMES DE COLÈRE

Des larmes de colère, des larmes de tristesse, un peu des deux. En tant que finissante 2021, je vais avoir eu beau espérer, des fois j’ai l’impression que notre gouverneme­nt oublie l’importance de ce rite de passage que sont la collation des grades et le bal de fin d’études.

Nous avons des compromis à proposer, nous avons des idées pour tout faire fonctionne­r. Laissez-nous une chance de prouver que c’est réalisable de façon sécuritair­e, mais si des ententes ne sont pas faites, si les deux pages de contrainte­s restent inchangées, je peux vous garantir que les parcs vont se remplir.

Avec les dernières onces d’espoir qu’il me reste,

Cordialeme­nt,

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Anne Césaré, finissante du secondaire Collège Ville-marie Montréal

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