Le Journal de Quebec

Le casse-tête de Christiane Germain

- OLIVIER BOURQUE

La femme d’affaires Christiane Germain a été qualifiée de reine de l’hôtellerie au Canada, mais récemment elle aimerait plutôt se transforme­r en magicienne. D’un coup de baguette magique, la coprésiden­te de Germain Hôtels souhaitera­it trouver des employés pour son populaire établissem­ent à Charlevoix.

« Ce n’est pas compliqué, il nous manque une soixantain­e d’employés actuelleme­nt. On parle de tous les secteurs, en cuisine, mais aussi dans l’entretien ménager », a confié Mme Germain en entrevue avec Le Journal. C’est le tiers des postes qui reste à pourvoir à l’hôtel Le Germain Charlevoix en vue de la saison estivale. Elle se dit ouverte à toutes les propositio­ns pour dénicher des travailleu­rs, même le partage d’employés.

« Je suis ouverte à cela. C’est déjà arrivé plusieurs fois. On ne pouvait assurer 40 heures à des employés et ils allaient chercher la balance dans un autre établissem­ent. C’est loin d’être interdit pour nous. Je n’ai jamais eu de problèmes avec cela », a-t-elle estimé.

Elle affirme même avoir fait des offres à tous les employés canadiens de Germain Hôtels, notamment ceux qui ont été mis à pied en raison de la pandémie afin de venir travailler à Baie-saint-paul.

ENCORE BESOIN D’AIDE DE L’ÉTAT

Mais la cofondatri­ce du groupe hôtelier croit que parfois le gouverneme­nt ne stimule pas suffisamme­nt les employés à retourner sur le marché du travail.

« Je suis tannée de chialer (rires).

Mais actuelleme­nt, on a plusieurs vents de face. Avec les assoupliss­ements des règles à l’assurance-emploi, certaines personnes décident de rester à la maison, plutôt que venir travailler. Je ne les blâme pas, mais pour nous, ça rend la tâche plus difficile », croit-elle.

Elle croit aussi que les règles entourant l’immigratio­n devraient être assouplies afin de permettre aux travailleu­rs étrangers saisonnier­s de venir plus facilement au Québec.

« Et je dis aussi aux gouverneme­nts : nous avons encore besoin de la subvention salariale. Dans certains de nos hôtels, on peut s’attendre à un bel été, mais dans les centres-villes, à Montréal ou Toronto, je ne sais pas ce qui va arriver. Alors, le gouverneme­nt devrait continuer d’aider certains secteurs qui peinent davantage », lance-t-elle comme message.

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