Le Journal de Quebec

L’horreur sans les frissons

- BRUNO LAPOINTE

Les deux premiers chapitres de la saga d’épouvante La Conjuratio­n ont élevé les standards en matière d’épouvante. La barre était haute pour le troisième volet. Très haute, en fait. Peut-être même trop.

Mettons d’abord une chose au clair : non, La Conjuratio­n : Sous l’emprise du diable n’est pas un mauvais film. Le problème ? Le cinéaste Michael Chaves livre ici un nouveau chapitre bien en deçà de ce à quoi James Wan nous avait habitués, autant en 2013 qu’en 2016.

Car n’ayons pas peur de le dire, les deux premiers films de la série se sont rapidement – et à juste titre – imposés comme des oeuvres majeures en matière d’épouvante, au même titre que les classiques de la trempe de Poltergeis­t, L’entité ou encore The Changeling.

La prémisse de ce nouveau chapitre était pourtant remplie de promesses. Car on retrouve aujourd’hui le couple d’enquêteurs paranormau­x Ed et Lorrain Warren face à leur cas le plus médiatisé, soit celui d’arne Johnson. Accusé de meurtre, l’américain a plaidé son innocence, soutenant que le crime lui étant reproché avait été commis alors qu’il était possédé par le démon.

Mais après une scène d’ouverture franchemen­t épatante, La Conjuratio­n : Sous l’emprise du diable s’enlise rapidement dans les convention­s. C’est beau, c’est léché, c’est sans la moindre aspérité. Mais c’est également sans âme.

SANS GRANDS FRISSONS

Il faut dire que l’entité ici affrontée n’a pas le poids – autant narratif que visuel – d’une Annabelle ou d’une Valak, sombres personnage­s rencontrés dans le passé par Ed et Lorraine Warren. Pas de risque, donc, qu’elle ne vienne hanter vos cauchemars.

Heureuseme­nt, Patrick Wilson et Vera Farmiga livrent ici leur meilleure performanc­e de la série en se glissant à nouveau dans la peau d’ed et Lorrain Warren. Ils portent ainsi à bout de bras, aidés par un Ruairi O’connor sous-utilisé, un film divertissa­nt, oui, mais malheureus­ement sans grands frissons.

Ed et Lorrain Warren méritaient mieux. Nous aussi.

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PHOTO COURTOISIE La Conjuratio­n : Sous l’emprise du diable divertit, mais ne réussit pas à effrayer.

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