Ottawa a dépensé 285 M$ pour les mesures aux frontières
Facile de prétexter une excuse pour se faire rembourser les frais d’hôtel
Le Journal a appris que la facture pour l’ensemble des mesures aux frontières en un an s’élève à 285 M$ alors que prendra fin en juillet la quarantaine à l’hôtel pour les gens entièrement vaccinés.
Dans un document parlementaire remis à la fin de mai pour ces dépenses générées entre avril 2020 et mars 2021, l’agence de la santé publique du Canada (ASPC) révèle aussi qu’ottawa a payé le séjour à l’hôtel pour plus de 5125 personnes entre sa date de mise en oeuvre le 22 février 2021 et le 19 avril 2021.
C’est à Toronto que plus de la moitié des voyageurs revenant au pays, soit 3382 personnes, ont été hébergés aux frais d’ottawa dans ce que la Santé publique appelle les « installations de quarantaine désignées » (IQD). À Montréal, le nombre de voyageurs hébergés dans les IQD était de 895.
DES EXCUSES FACILES
L’agence reste floue sur les critères employés pour décider qui peut bénéficier d’un séjour payé à l’hôtel, mais explique que c’est une mesure « de dernier recours ». Il ne précise pas non plus combien exactement dans les 285 M$ ont servi à cette fin.
La chaîne télé Global a rapporté en avril qu’il était très simple de se faire payer le séjour à l’hôtel, par exemple en indiquant ne pas avoir assez d’argent pour les frais d’hôtel, ou en feignant une erreur dans la réservation en choisissant une mauvaise date.
« Généralement », indique L’ASPC, le gouvernement paie pour les voyageurs qui ont soit été déclarés positifs à la COVID-19 à leur arrivée, qui n’avaient pas fait de test de dépistage avant leur arrivée ou qui n’avaient pas un plan de quarantaine jugé « approprié » par les services frontaliers.
La semaine dernière, le gouvernement a fait passer les amendes de 3000 $ à 5000 $ à ceux qui refusaient la quarantaine à l’hôtel.
BIENTÔT FINI
Des ministres fédéraux ont annoncé hier que la mesure prendrait fin au début de juillet pour les personnes ayant reçu leur deuxième dose de vaccin contre la COVID-19 au moins 14 jours avant leur entrée au pays.
Il faudra toutefois que les vaccins administrés soient les mêmes qui sont actuellement autorisés par la Santé publique canadienne, soit ceux de Pfizer, Moderna, Astrazeneca et Johnson & Johnson.
L’assouplissement ne concerne pas les touristes, mais uniquement les citoyens et résidents canadiens, ainsi que les travailleurs essentiels et les étudiants étrangers.