Le Journal de Quebec

Des élèves comptent boycotter les activités

Ils déplorent que des écoles ne veulent pas de vrais bals

- PIERRE-PAUL BIRON

Déçus de voir leurs directions d’école refuser d’organiser un

« vrai » bal après la date permise du 8 juillet, des jeunes d’un peu partout prévoient déjà boycotter les activités réduites organisées en bulle-classe.

« Il y a déjà pas mal de monde qui s’organise des “contre-bals” chez eux plutôt que d’aller à l’école cette journée-là », confirme José Gonzalo, étudiant de l’école secondaire De Rochebelle, à Québec. « Tant qu’à payer 100 $ pour rester dans une classe, pas voir nos amis des autres groupes, aussi bien ne pas y aller. »

Et le mot se passe, à Québec comme ailleurs. Plusieurs jeunes à qui Le Journal a parlé hier se disent désabusés de voir que même si le gouverneme­nt Legault a donné son aval, ce sont maintenant les directions d’écoles qui jouent contre eux.

« Vingt minutes après [l’annonce du gouverneme­nt], on apprenait qu’on n’en aurait pas, que ça allait être en bulle-classe, sans nos parents et tout le reste », déplore Flavie Légaré, qui est dans le comité organisate­ur du bal à De Rochebelle. « S’ils l’avaient vraiment voulu, on en aurait eu, un bal. »

SACRIFICES

Les jeunes en ont contre les explicatio­ns qu’on leur fournit depuis mardi. Évidemment, une activité après le 8 juillet impacterai­t les vacances du personnel, mais les élèves rappellent qu’ils ont été touchés eux aussi par les journées de grève du personnel dans les dernières semaines.

« C’est essoufflan­t, on a tout essayé pour proposer des solutions. Et contrairem­ent aux profs, nous, on n’est pas syndiqués », lance avec une pointe d’ironie dans la voix Laurence Turenne-fortier, présidente des élèves de l’école secondaire de Neufchâtel.

Et même si certains membres du personnel ne voulaient pas collaborer, les jeunes semblent convaincus que des parents superviser­aient volontiers l’activité. « Il y a bien des parents qui seraient prêts à organiser ou à donner un coup de main », ajoute Flavie Légaré.

MANQUE DE VOLONTÉ

Parmi ces parents qui prennent le parti des jeunes, Frédéric Gonzalo, le père de José.

« Je les comprends. Payer 100 $ pour aller s’asseoir dans une classe sans nos amis des autres groupes, avec les parents sur Zoom, pour manger des crudités, non merci, ça va aller », déplore le père de famille qui a dénoncé dans une lettre ouverte « le manque de volonté des directions ».

Questionné­e à cet effet, la direction du Centre de service scolaire des Découvreur­s a préféré ne pas commenter, n’ayant pas eu les détails du plan de match de l’école De Rochebelle.

 ?? PHOTO STEVENS LEBLANC ?? De gauche à droite : Elliot Marchand, Flavie Légaré, José Gonzalo et Émilien René ont l’intention de boycotter les activités de fin d’année organisées dans leur école.
PHOTO STEVENS LEBLANC De gauche à droite : Elliot Marchand, Flavie Légaré, José Gonzalo et Émilien René ont l’intention de boycotter les activités de fin d’année organisées dans leur école.

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