La pandémie et les troubles alimentaires
Le nombre de jeunes hospitalisés pour des troubles alimentaires a explosé en même temps que la pandémie.
Pour la période de mars 2020 à février 2021, les admissions à la suite d’une visite à l’urgence pour un trouble lié à l’alimentation ont bondi de 122 % chez les jeunes de 12 à 17 ans, par rapport à l’année précédente.
Dans la quasi-totalité des cas, il s’agit d’une problématique touchant les jeunes filles, selon les médecins à qui nous avons parlé.
Au département de psychiatrie de l’hôpital Sainte-Justine, les professionnels et intervenants sont débordés. Avant la pandémie, l’unité comptait 12 lits destinés aux jeunes ayant ce type de problème. Au cours des dernières semaines, on dénombrait 26 patients, rapporte la Dre Amirali.
Les jeunes qui se présentent à l’urgence ont davantage de symptômes ou de maladies nécessitant une prise en charge, ce qui implique une hausse des admissions en psychiatrie, explique-t-elle.
« On est en débordement pour notre unité, souvent on doit placer des jeunes dans d’autres lits disponibles dans l’hôpital. Nos équipes travaillent très fort, on fait notre meilleur […], mais ce n’est pas toujours évident. »
LA NOURRITURE COMME REFUGE
Les causes de la situation actuelle sont multiples, mais plusieurs pédiatres montrent du doigt le sentiment de perte de contrôle provoquée par la pandémie.
La nourriture devient alors un refuge, soutient la Dre Annie Loiseau, pédopsychiatre à Rimouski.
Les adolescentes se mettent à « compter les calories, faire plus d’exercice, ça devient rigide […] On a vu beaucoup de jeunes avec des pertes de poids rapides », enchaîne-t-elle.
Annie Loiseau évoque la perte de repères, des activités parascolaires, la diminution des contacts sociaux et toute l’incertitude liée à la pandémie pour expliquer la hausse de la détresse psychosociale et des maladies mentales.
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